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communes rurales et transition écologiques

Eric Krezel : « Nos communes sont aux premières loges de la transition écologique »

communes rurales et transition écologiques
Eric Krezel (à droite) est accompagné de Claire Colliat et William Joffrain, les deux élus qui représentent la Haute-Marne

Les 1er et 2 juillet, Eric Krezel, maire de Ceffonds, vice-président de l’association des maires ruraux de France (AMRF) et président Haute-Marne, était reçu au ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires aux côtés de deux élus hauts-marnais pour défendre le rôle des communes rurales dans la transition écologique.

JHM Quotidien : En tant que président Haute-Marne de l’AMR, vous avez représenté les maires de nos communes rurales. Quelles étaient vos attentes avant ce week-end ?

 Eric Krezel : Ce week-end a mis un terme à une démarche engagée en octobre 2022 par l’AMRF, visant à faire reconnaître la commune comme un laboratoire d’expérimentation de la transition écologique et énergétique. Sur quatre week-ends, deux élus par département ont participé à une formation longue, qui doit leur permettre d’encourager ensuite la concertation avec leurs collègues à échelle locale, pour discuter des mesures et de leurs localisations. En Haute-Marne, ils ont été représentés par Claire Colliat [ex-maire de Saint-Loup sur Aujon] et William Joffrain [maire de Valleroy]. Les conclusions provisoires de trois ateliers ont été rendues au ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu.

JHM Quotidien : Vous étiez rapporteur des travaux de l’atelier « leviers et ressources ». Quelles propositions ont été faites ?

E.K : Alors que 88% du territoire national est rural, nos communes sont aux premières loges quand il s’agit d’implanter de nouvelles installations énergétiques telles que les éoliennes ou les panneaux photovoltaïques. Elles doivent donc pouvoir se prononcer sur ces implantations avant même d’être contactées par les entreprises qui les mettent en œuvre. Au cours de cet atelier, nous avons donc réfléchi aux moyens financiers et humains dont les communes doivent disposer pour participer à la transition écologique d’une part, et pour concerter les habitants d’autre part. Pour moi, les procédures actuelles ne sont pas satisfaisantes.

Christophe Béchu reçoit les représentants des communes rurales les 1er et 2 juillet

JHM quotidien : Qu’en est-il du rôle des communes dans l’implantation du parc éolien ?

E.K : Les choses se sont améliorées avec le projet de loi d’accélération des énergies renouvelables, adopté début 2023. Il demande à chaque maire de cartographier des zones sur lesquelles il souhaite recevoir des éoliennes. Or ils ne disposent pas encore des moyens humains et techniques nécessaires pour que cette ingénierie ait lieu. C’est un des leviers qui reste à actionner.

JHM quotidien : Le deuxième atelier traitait des aménités rurales. Comment les définissez-vous et quelles sont les propositions qui ont été faites ?

E.K : Une aménité est une richesse matérielle ou immatérielle qu’on apporte à une collectivité. Dans le monde rural, la forêt, l’eau, représentent les aménités matérielles. Sans la Marne, Paris n’aurait pas d’eau courante !  De la même façon, une commune de 60 habitants peut gérer deux ou trois hectares de forêts, même privées. Elle prend en charge financièrement la sécurité, les parkings… Tout ça a un coût, qui sont des frais de fonctionnement, pas des investissements. C’est pourquoi nous avons œuvré pour une meilleure répartition des moyens de fonctionnement, pour qu’ils ne profitent pas uniquement aux intercommunalités. Une des plus grandes propositions formulées par l’AMRF à Christophe Béchu est donc la création d’une dotation d’aménités rurales (DAR), qui devra succéder à l’actuelle dotation globale de fonctionnement (DFR), devenue trop difficile à mettre en œuvre.

JHM quotidien : En 2021 a été fixé un objectif de « zéro artificialisation nette des sols » d’ici 2050. Cela représente-t-il une contrainte pour les communes rurales ?

E.K : L’AMRF est d’accord sur le fond de la mesure et sur le principe de sobriété qui lui est associé. La responsabilité doit cependant être partagée par tous, entre villes et campagnes. Dans nos territoires ruraux, la question des mobilités est centrale. C’est aux habitants des communes rurales que bénéficient en partie les parkings construits aux abords des villes. Cependant, nous voudrions aussi que les villes arrêtent de construire des milliers d’hectares de pelouses ou de parkings, parfois superflus, dans leurs périphéries. La question de l’artificialisation ne peut pas se réduire aux lotissements qui prolongent nos communes, et nous y veilleront. L’idée n’est évidemment pas qu’il y ait de conflit entre villes et campagnes. Mais si un slogan doit être retenu de ce week-end dernier, c’est que « préserver la biodiversité, c’est protéger la ruralité ».

Propos recueillis par Solène Clausse

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