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“Equalizer 3”, cramé sur les bords

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Denzel Washington a encore du peps dans « Equalizer 3 ». (Crédit : YouTube – Sony Pictures FR)

Denzel Washington est de retour sous les traits de Robert McCall, ancien agent de la CIA devenu annihilateur de vils personnages, dans “Equalizer 3”. Un film balourd, bas du front, véritable overdose de testostérone, mais qui parvient, assez surprenamment, à faire mouche.

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« Equalizer 3 » d’Antoine Fuqua, avec Denzel Washington, Dakota Fanning, Eugenio Mastandrea, Gaia Scodellaro… 1 h 49.

Une délicieuse pizza. On en a tous déjà mangé, peut-être même à outrance. On connaît la recette sur le bout des doigts, si bien qu’aucune surprise ne se dégage de chaque nouvelle part ingurgitée. On sait que c’est un peu trop gras, et donc pas vraiment génial pour le cerveau. Ce n’est pas non plus le plat le plus recherché, en termes d’ingrédients – pardon aux adorateurs de pizzas à l’ananas, mettons-nous d’accord pour dire que ça ne compte pas. Et pourtant, quand elle arrive dans notre assiette, encore fumante, le bonheur reste intact. Le parallèle avec “Equalizer 3” est parfait.

Dernière sortie de Denzel Washington, un des derniers monstres sacrés du cinéma d’action hollywoodien, derrière l’objectif d’Antoine Fuqua, déjà à l’œuvre sur les deux premiers volets, « Equalizer 3 » ne réinvente rien. Il se contente, pataud, du b.a.-ba du film d’action avec supplément d’hormones androgènes. Sans toutefois sonner creux. Ce qui représente déjà, en soi, un tour de force.

Direction la Sicile

Après s’être attardé dans un nord-est étasunien détrempé, la saga s’envole pour l’Italie avec son troisième film. Plus précisément à Altamonte, ville côtière fictive, perdue dans une Campanie aussi clichée qu’immortelle. Arrivé en piteux état dans la commune, après une scène introductive pas avare en hémoglobine, Robert McCall (Denzel Washington) est secouru par les locaux, dont il commence à se rapprocher. Problème, une mafia sans scrupule a la mainmise sur Altamonte, et multiplie les exactions (rackets, incendie…). Il n’en faut pas plus à l’ancien agent de la CIA pour entamer une vendetta personnelle. 

Le scénario du film est d’une simplicité criante. Un héros charismatique ayant la vengeance chevillée au corps, un méchant vraiment très très méchant, le tout sur fond de trafic de drogue… En bref, un enfant aurait pu l’écrire. C’est dans la réalisation qu’“Equalizer 3” se démarque. Antoine Fuqua, qui vient des clips musicaux, a gardé un dynamisme dingue dans ses prises de vue et son montage. Aucun temps mort, on ne laisse reposer le palpitant que pour du storytelling simpliste.

Ne cherchez pas de profondeur aux personnages. De l’agente de la CIA Emma Collins (Dakota Fanning) au carabinieri Gio Bonucci (Eugenio Mastrandrea), en passant par la serveuse Aminah (Gaia Scodellaro) ou l’antagoniste principal Vincent Quaranta​​​​​​​ (Andrea Scarduzio), chacun remplit un rôle on ne peut plus basique. Même le héros, Robert McCall, n’est pas vraiment développé. Heureusement, le jeu tout en flegme et les punchlines assassines de Denzel Washington le rendent attachant.

« Equalizer 3 », flippant ?

Par moments, « Equalizer 3 » va piocher dans le film d’horreur. Robert McCall, toujours vêtu de noir, se déplaçant dans l’ombre, et tuant de manière aussi méticuleuse que sanguinolente ses adversaires, prend même des airs de méchant. Les deux films précédents nous avaient montré qu’il ne faisait pas dans la finesse. Celui-ci le confirme. La bande-son, nerveuse lors des massacres du héros, se fait complètement oubliable en dehors des scènes d’action.

Revenons à notre pizza. “Equalizer 3”, il faut l’admettre, se rapproche plus d’une dégoulinante quatre fromages que d’une pepperoni raffinée. Jamais vraiment loin de l’indigestion, on se force tout de même à se resservir, tant le goût est addictif. On finit ballonnés, les yeux écarquillés par le surplus de calories – ou d’images sanglantes, si on sort de la métaphore – ingérés, bien contents que cela n’ait duré qu’1 h 49. En outre, le film est annoncé comme la conclusion des aventures de Robert McCall. On en aurait presque repris une part. 

Dorian Lacour

d.lacour@jhm.fr

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