Épilation : prisée par de plus en plus de jeunes filles… et pratique aux yeux des hommes
Dans son cabinet d’esthétique de Rimaucourt, Morgane Collin propose plusieurs prestations, dont l’épilation. Avec une clientèle féminine de plus en plus jeune et qui tend vers une prestation intégrale, et une clientèle masculine, surtout l’été.
« Ou bien les femmes viennent s’épiler à cause du poids des normes de la société, ou bien par pur bien-être : on « se sent bien sans poil », disent-elles ». Morgane Collin insiste : ces deux catégories de clientes sont bien distinctes.
Les contraintes sociétales ne relèvent pas forcément de la mode… « Le poil est associé à un manque d’hygiène. Spontanément, elles ne viendraient pas, ou alors pour un massage plutôt ».
Tandis que « c’est davantage l’apparence qui anime les clientes qui « se sentent bien sans poil » ». Souvent, elles ont une soirée d’anniversaire, détaille Morgane. Aussi, pas question de garder des sourcils broussailleux. « Elles se disent : il faut que je sois nickel pour le rendez-vous ».
Exit « le ticket de métro »
Morgane propose l’épilation des aisselles et du visage (15 mn), des jambes entières (30 mn) ou « de la tête au pied » (une heure). En passant inévitablement par le pubis. Or, la tendance est à « faire l’intégralité », autrement dit, exit « le ticket de métro qu’on laissait ». Avec cette zone dite « du maillot », on demande à faire faire l’interfessier.
Chez les femmes à partir de 60 ans, c’est l’épilation des sourcils, des joues et du menton qui a la préférence. Logique, tranche l’esthéticienne, « c’est une question hormonale » auxquelles, en vieillissant, les femmes veulent répondre.
À 80 ans, plus question d’épilation, ce sont des massages que les clientes réclament.
« Juste avant la sortie piscine »
« À partir de 12 ans, les jeunes filles sont complexées par leurs poils ». Comme l’acné peut les gêner. « Elles viennent alors juste avant la sortie piscine, surtout pour se faire épiler les jambes ». Morgane n’accepte bien sûr de recevoir que des mineures accompagnées. « Depuis trois ans, j’observe qu’elles sont de plus en plus nombreuses ». Candidates aux massages également. « Cette année, j’ai déjà vendu beaucoup plus de bons cadeaux avec cette clientèle de moins de 15 ans ». Parmi ces toutes jeunes filles, « j’en ai énormément qui veulent devenir influenceuses ». Elle résume le dessein qu’elles lui exposent : « elles veulent publier du contenu avec de l’argent à la clé ». Des demoiselles autistes du foyer de vie de Saint-Blin viennent chez Morgane pour une séance d’épilation, « toutes les trois semaines ». La professionnelle est sensible à ces clientes-là, auprès desquelles elle est « attendue ». Dans son cabinet, elles lui disent « je ne veux plus de poil, plus de poil ». Avant qu’elles ne repartent, l’esthéticienne leur met une touche de rouge à lèvres, et les voir exprimer qu’elles se sentent belles lui procure du bonheur.
« Les hommes privilégient le côté pratique »
« Oui, j’ai quelques hommes parmi ma clientèle, et ils ont moins de 40 ans ». Il y a plusieurs motifs à leur demande d’épilation. Ils projettent de se faire tatouer. Ou bien ce sont des sportifs -cyclistes, nageurs.
Ou bien encore, l’été, les agriculteurs tiennent à un dos glabre car ils transpirent. « Les hommes privilégient le côté pratique ». Et il s’agit beaucoup d’exploitants agricoles… donc Morgane voit « beaucoup, beaucoup moins » ses clients en hiver. Même s’il y toujours ceux que leurs femmes ont poussés dans son cabinet.
Les hommes vieillissent également. Pourtant, « les plus de 60 ans ont du mal à accepter l’épilation des narines et des oreilles », quand ils passent le pas, c’est plutôt leur coiffeuse qu’ils sollicitent.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr