Eoliennes : des agriculteurs toujours en quête de réponses

Monde rural. Des exploitants agricoles ont fait appel à Jacques Ricour vendredi pour animer une discussion autour des énergies renouvelables. Derrière cette présentation, toujours une même question, celle de la reconnaissance de l’impact nocif des éoliennes et autres ondes sur les troupeaux et les humains.

Le Gaec de la Liez, le Gaec de Stron de Darmannes et l’Earl des Grands prés de Noyers étaient les organisateurs de cette réunion. Elle a eu lieu à la Chambre d’agriculture à Chaumont et avait pour invité, Jacques Ricour, ingénieur en retraite et trésorier d’une association qui « défend les contribuables et l’environnement », a-t-il expliqué.

Jacques Ricour, qui s’est souvent présenté lui-même comme un lanceur d’alerte, est connu en Haute-Marne pour être opposé à l’éolien. Il ne semble pas l’être par principe. Tout le début de son propos a été de comparer des avantages et inconvénients de chaque énergie, charbon, pétrole, gaz, biogaz, nucléaire mais aussi les énergies dites renouvelables comme le solaire, l’hydraulique, et bien sûr l’éolien. Il a présenté une intéressante grille de comparaison entre ces énergies sous différents angles. Energie pilotable ou non, productrices ou non de déchets, de rejets de gaz, durée de vie…Il n’en ressort « qu’aucune de ces solutions n’est viable toute seule. » Il a aussi rappelé que la meilleure énergie reste celle que « l’on ne consomme pas. » Il s’est lancé dans des calculs et a livré quelques conclusions. Si on baisse le chauffage dans les immeubles de 1 degré, on fait baisser la consommation de 7 % « qui correspond à la production annuelle de 11 000 éoliennes de 2 MW. » Jacques Ricour a produit d’autres démonstrations en concluant, « ne serait-ce pas plus utile et plus simple de contrôler notre consommation ? ».

Puis il s’est lancé dans un plaidoyer anti-éolien, énergie peu productive à ses yeux, dont les vrais coûts de construction sont masqués par les subventions et les obligations de démantèlement tronquées par un amalgame entretenu, selon lui, entre garanties financières et provisions comptables.

Une enquête lancée par le ministère de l’agriculture

Mais son propos introductif ne devait masquer la vraie intention de la réunion. A savoir : parler de nouveau des impacts nocifs des éoliennes, infrasons et ou autres ondes électromagnétiques sur les troupeaux de certains exploitants agricoles, sur les hommes aussi comme a pu en témoigner Blandine Vue, une habitante du sud Haute-Marne.

Ce que dénoncent une nouvelle fois les agriculteurs présents est de n’être ni écoutés ni entendus des pouvoirs publics. « 22 élevages en Haute-Marne ont des problèmes », avance Jacques Ricour qui a toutefois rappelé la récente enquête lancée par le ministère de l’agriculture sur le sujet alors que l’Anses (agence nationale de sécurité sanitaire et alimentaire) a conclu, à ce stade, à l’absence de preuves de l’impact.

Une association dans l’Aisne

Jhm Quotidien s’était rendu au Gaec de la Liez à Lecey en février 2023 relatant le désarroi d’éleveurs qui ont assisté à la baisse de rendement des laitières ainsi qu’à une forte surmortalité. D’autres exploitants présents vendredi ont décrit leur situation. Jacques Ricour a parlé de l’association SOS danger dans l’Aisne qui réclament des études épidémiologiques sur les infrasons. Elle recense à l’échelle nationale les « victimes » des éoliennes.

C. C.