Eolien, l’étude paysagère sera déterminante pour Perrancey
Avec la société Eléments, la municipalité de Perrancey a tenu une permanence d’information sur le projet éolien de la commune. Un projet qui ne fait que commencer et dont l’étude paysagère sera déterminante tant les obstacles sont nombreux.
Comme ils l’avaient annoncé, les opposants au projet de parc éolien sur Perrancey-les-Vieux-Moulins, constitués depuis peu en association, se sont retrouvés devant la salle de convivialité de la commune. A l’intérieur, le maire Alan Garnier et trois représentants de la société Eléments, développeur de ce parc. Une première personne est venue à l’ouverture des portes pour s’informer et poser des questions. Car c’était bien le but de cette permanence publique : informer sur un projet qui ne fait que démarrer.
Au dehors, on discute ferme avec la conviction que ce parc est une grave erreur. L’ancien maire, Jean Hurson, est pris à partie. «Je suis pour l’éolien et pour ce projet», défend-t-il sans détour devant les opposants. Une position qu’il assume mais qui tranche avec l’ancien qu’il était, fer de lance pour que le Grand Langres se dote d’une Aire de mise en valeur de l’architecture et du paysage (Avap).
Cette aire, sera sans nul doute un élément contraignant pour la création du parc éolien. Comme il l’est pour les habitants. «On m’a embêté pour mettre des panneaux photovoltaïques parce qu’il y a cette Avap et on autoriserait la construction d’éoliennes. Je ne comprends pas», lance Carole, habitante de Perrancey. Ludovic et Elise ont emménagé en septembre dans la commune. «Si j’avais su avant qu’il y a avait ce projet je serais allé dans une autre commune», témoigne le jeune couple.
Ce projet de parc pourrait compter jusqu’à six machines de 150 m de haut à bout de pale. «On n’a pas encore déterminé la puissance ni le nombre exact de machines. Tout est lié aux études qui seront menées sur l’acoustique, le paysage et l’aspect naturaliste», commente Hugo Chevalier de la société Eléments.
Avap, Scot, PLUIH autant de contraintes pour le parc éolien
Le souci de co-visibilité depuis les remparts de Langres est certainement la première des contraintes. Même si aujourd’hui il est trop tard, rappelons que Langres ne peut plus prétendre à rentrer dans les sites retenus par l’Unesco à cause des parcs éoliens comme celui de Dampierre. «L’étude paysagère qui sera réalisée le dira. Mais si jamais elle l’infirme alors le parc ne pourra pas se faire», rappelle Hugo Chevalier.
Une autre contrainte cette fois urbanistique va s’appliquer. Le Plan local d’urbanisme intercommunal qui va s’appliquer limite la possibilité de créer de nouveaux parcs éoliens. Il en est de même avec un autre document urbanistique : le Schéma de cohérence territoriale (Scot).
«Entre les décisions des intercos, des communes et le national, il n’y a pas la même lecture. C’est très subjectif comme analyse», se défend le représentant d’Eléments.
Les études vont être lancées. Une enquête publique sera menée à partir de janvier 2025. «Toutes les communes dans un rayon de six km devront délibérer. Moi, ce que je veux c’est être acteur du parc pour analyser objectivement le pour et le contre. Le maire que je suis préfère avoir des retours financiers pour sa commune et pas seulement pour les propriétaires privés», explique le maire Alain Garnier. Quatre propriétaires privés ont signé une première convention avec le développeur. L’opposition au sein du conseil municipal n’a pas permis de le faire pour Perrancey.
Ph. L.