Environnement : Un habitant de Biesles excédé par les déchets
Un habitant de Biesles est excédé. Sur la commune, un terrain est utilisé pour décharger les déchets inertes et verts. Sauf que selon lui, des déchets polluants sont aussi rejetés sur ce terrain qui jouxte le sien.
Marc* est à bout. Depuis février, il tente de faire nettoyer le terrain qui sert de décharge à la commune, car des déchets polluants de type plastique, PVC, tôle, s’y trouvent et retombent sur son propre terrain situé juste derrière. « L’entreprise en charge du nettoyage de la commune décharge des végétaux et du remblai, mais aussi des déchets ménagers, des métaux, de l’amiante. Tout cela est repoussé petit à petit avec les nouvelles arrivées et les gens qui viennent déposer leurs sacs. Ce terrain sert à dissimuler et non à traiter. »
Il précise qu’à une époque, l’entrée de la déchetterie était bloquée par des gros rochers alors que maintenant il y a une chaîne. « Les agents de la Ville l’enlèvent pour faire leur travail. Mais, entre deux voyages, ils ne remettent pas la chaîne et le cadenas qui va avec, alors certains en profitent. »
Le riverain a fait plusieurs démarches auprès du maire Michel André (lire en encadré) pour trouver une solution, mais Marc n’a pas eu les réponses qu’il voulait. « Il m’a dit qu’il allait tout changer et qu’il prenait les choses en main, mais rien n’avance. Le confinement est arrivé donc tout s’est arrêté. Quand j’ai relancé la mairie, il y a quelques semaines, rien non plus. On me dit que la Dreal (direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement) a été contactée et qu’il faut attendre. D’habitude, le maire est partout, il agit vite. Mais là, je ne comprends pas. Je n’ai aucune animosité envers lui je tiens à le préciser. Je souhaite juste que les choses avancent. » Marc* ne vit pas sur son terrain, il est utilisé pour faire le bois mais le spectacle qu’il voit à chaque fois qu’il s’y rend, le désole. « C’est un terrain familial qui me tient à cœur. Mon fils venait y faire des soirées avec les copains pour ne gêner personne sur la commune. Mais, faire la fête à côté d’un dépotoir, ce n’est pas la peine d’y penser. »
L’habitant explique que si rien n’est fait, il peut aller encore plus loin dans ses démarches. « Je vais tout raser si ça continue. Je prends l’engagement que si rien n’est fait pour dépolluer ce site avant février 2021, je raserai à blanc ma forêt et comme cela, tout le monde pourra voir ce monticule de déchets. La colère commence à grimper. »
L’homme précise qu’il n’est pas le seul à être excédé par la situation. « J’ai fait venir la gendarmerie pour qu’elle puisse constater l’état du terrain. Elle a vu des masques, des détritus divers et des gens déposer leurs déchets. Il faut que la situation progresse, mes voisins aussi n’en peuvent plus. »
« Ce n’est pas une décharge »
Michel André, maire de Biesles, tient à préciser plusieurs points. « Ce n’est pas une décharge, c’est une passerelle ou des déchets inertes et des végétaux sont déposés. Il est ouvert aux employés communaux. Pendant les travaux d’aménagement faits sur la commune, il y a eu des chutes d’éléments en PVC qui ont été récupérés, sûrement une maladresse de l’entreprise. Le PVC est utilisé dans nos maisons, pour la vie de tous les jours. Il apporte bien du confort. La gendarmerie a, en effet, vu une personne de Chaumont jeter ses déchets mais ils ont été enlevés. Si une personne souhaite déposer ses encombrants, elle doit d’abord rentrer en contact avec la mairie et un constat doit être réalisé pour valider, ou non, le dépôt. Cette “pollution”, soi-disant, est je pense tolérée. Nous nous sommes rapprochés de la Dreal pour dépolluer comme il faut mais, personnellement je préfère enlever deux bouts de PVC que de raser une forêt. Je pense que les déchets qui sont visibles datent d’il y a plusieurs années. Je rappellerai de faire attention. La commune a investi pas loin de 400 000 € pour les travaux d’assainissement. Nous faisons tout pour apporter du confort aux habitants. Mais cela n’empêche pas l’action de chacun. Les collectivités font des efforts. »
Caroline M. Dermy
c.dermy@jhm.fr
* L’habitant a souhaité garder l’anonymat, donc son nom a été changé.