Entrez, foncez, le Festival Dimey, c’est parti jusqu’à samedi
Mercredi 17 mai, 20 h 30, la sonnerie retentit, l’heure est venue, pour le public de prendre place à la salle de spectacles de Nogent. Dans la pénombre, juste devant le portrait de Bernard Dimey éclairé, l’association Au cœur des mots déclame quelques vers « Je suis beau ! ». Après le troisième Enfanstival qui s’est tenu lundi et mardi, le Festival Dimey est bel et bien lancé jusqu’à samedi soir. Entre Valérie Mischler et Casius Belli, cette première soirée a fait valser la chanson française.
Sur la scène, un accordéoniste, Thierry Bretonnet d’un côté, un guitariste de l’autre, Xavier Rubin, puis Valérie Mischler apparaît. Un retour aux sources pourrait-on dire pour cette artiste déjà venue lors de la seconde édition de ce même festival. « L’œuvre magistrale de Dimey, je suis tombée dedans », loin d’être des paroles en l’air lancées en préambule, derrière son micro, Valérie Mischler a immédiatement embarqué son public dans les rues parisiennes en commençant par un arrêt au Lux Bar, rue Lepic.
Bienvenue dans les antres de Dimey, elle le chante, elle le vit, elle le partage. Joyeuse et triste, sensuelle et sensible, accrochée sur son rocher, entre vagues et manège « on entend encore les petits cartons », ce petit bout de “bonne femme” vêtue de noir a la gouaille. Elle défend les femmes autant que la chanson française. Le public reprend quelques airs, Dimey est sur toutes les lèvres des aficionados. « Si vous saviez comment font les artistes, on n’aurait pas enterré l’artiste », Michel Célie, ami et éditeur du poète et parolier de Bernard Dimey, a vraiment bien fait de faire découvrir son œuvre monumentale à cette interprète tout aussi “monumentale”. Valérie Mischler chante Bernard Dimey avec brio. « On retrouve vraiment les premiers festivals avec du 100 % Dimey », a commenté une spectatrice au premier entracte. Bernard Dimey est loin d’être enterré, les artistes savent faire, encore faut-il venir les écouter, la salle méritait d’être comble mais…
Casius Belli, émotion garantie
Changement de décor après l’entracte, entre les lumières tamisées, les Casius Belli prennent place comme à la maison. Intimiste, ce concert version acoustique sans batterie a fait vibrer la salle, émotion garantie. Si Dimey n’est pas présent sur tous les titres, la chanson française est bien là avec, entre autres, à la clé Bernard Thivet, un auteur haut-marnais magnifié par une mise en musique de ses textes finement jouée. Huit ans ont passé depuis son dernier passage sur la scène du Festival Bernard Dimey, tout le monde croyait connaître cette troupe d’artistes du cru, mais que nenni ! Anicet, Yannick, Emilie, Anne-Cécile, Adrien, rejoints par Hugo et Louise, sur certains morceaux ont su remettre de nouvelles couleurs au fil de leurs tableaux inspirés par un monde souvent décoloré. Entre blaireaux et crabe, dans l’herbe folle, le public les a suivis, le combat continue (et pas seulement celui de la langue française). Les croches aux accents populaires échappées des guitares, des basses, de la clarinette, du violon ou de l’accordéon ont offert bien plus qu’une ritournelle. L’heure était venue pour la bande d’amis de dire au revoir à Adrien, présent à leurs côtés depuis six ans. Encore un moment plein d’émotion.
Dimey n’est pas le seul à être venu nous chercher avec passion, les Casius Belli aussi avec leur langue maternelle : “le français”. Tout un panel d’artistes à découvrir jusqu’à samedi soir.
Au programme, vendredi 19 mai
A l’espace Jean-Bénédetti : à 10 h, Sylvie Osterreicher, coups de théâtre ; à 15 h, Marie d’Epizon “Parlez-moi d’amour” ; à 17 h, Pierre Antoine “Brouillon”. Sur la grande scène, à 20 h 30, Ben Herbert Larue “Souffle (s)” ; suivi à 22 h, de Kent “Scherzando Tour”. Plus de renseignements au 06.88.78.90.05 ou 06.40.87.34.65.
Musique. Le 22e Festival Dimey a été lancé, mercredi 17 mai, à Nogent. Il durera jusqu’à samedi. Valérie Mischler et Casius Belli ont ouvert le bal et su séduire le public.