Commentaires (0)
Vous devez être connecté à votre compte jhm pour pouvoir commenter cet article.

Entreprise et LPO au service de la nature

De nombreuses variétés de graines ont été semées.

Exploitation de carrières et protection de l’environnement ne sont pas forcément incompatibles ! La preuve : dernièrement, dans la Marne, l’entreprise Morgani et la Ligue de protection des oiseaux (LPO) ont procédé au réensemencement d’une prairie, après exploitation, pour la préservation de la biodiversité.

A l’heure où l’on arrache encore des haies naturelles, lieu d’habitat et de reproduction de nombreux animaux, une entreprise marnaise prend le contre-pied de ce constat. A Cheppes-la-Prairie (village marnais situé entre Vitry-le-François et Châlons-en-Champagne), Morgani (entreprise membre de la société Carrières de l’Est) a fait appel à une société belge, pour réensemencer une terre qu’elle a cessé d’exploiter. Une première, selon Carrière de l’Est, en Champagne-Ardenne.
Remontons le temps. Une dizaine d’années en arrière, Morgani exploite plusieurs terrains autour de Cheppes-la-Prairie. Par souci de respect des faunes et flores locales, Carrière de l’Est établit une convention avec la Ligue de protection des oiseaux de Champagne-Ardenne en 2007. En effet, la société se fixe pour mission de réaménager les sites exploités. Grâce à cette convention, la LPO intervient quelques fois par an, afin de faire l’inventaire et le suivi des espèces, mais aussi pour fournir aide et conseils pour le réaménagement.
De 2011 à 2013, Morgani exploite une parcelle très spécifique. Une fois le travail achevé, elle remblaie le terrain avec des matériaux inertes et opère un léger décaissement par rapport au relief de base. Une demande de la LPO. «Le réaménagement des sites rentre de plus en plus dans nos mœurs», indique Philippe Leglaive, chef de carrière et responsable du projet.

Retour des oiseaux

Jeudi 28 septembre, Carrière de l’Est et la LPO sont allées plus loin : en plus du réaménagement du site, elles ont fait réensemencer la terre avec des graminées, des vivaces, des plantes sauvages, des marguerites ou encore des centaurées. «On ne vient pas faire du fleurissement d’embellissement, on vient planter des choses naturelles. Il y aura un impact sur les pollinisateurs», confirme Pascal Colomb, gérant d’EcoSem, société belge qui a fourni les graines.
Depuis la mise en place de la convention avec la LPO, certains oiseaux menacés sont de plus en plus présents. Exemple avec le râle des genêts. «Il ne reste, en France, plus que 400 mâles chanteurs, dont une cinquantaine en Champagne-Ardenne», souligne Aymeric Mionnet coordinateur scientifique à la LPO. «A Cheppes-le-Prairie, nous en avons régulièrement entre dix et quinze.» Contre un seul en 2008.

Carole Pontier

 

Sur le même sujet...

Chaumont, Langres, Saint-Dizier
Frelon asiatique, varroa : ces ennemis des apiculteurs
Faune

Lors de l’assemblée générale du Groupement pour le développement de l’apiculture haut-marnaise, les apiculteurs ont évoqué le plan de lutte contre deux ennemis de la ruche : le varroa, bien connu,(...)

Chaumont, Langres, Saint-Dizier
Faons : ne les touchez pas !
Faune

La saison des naissances de faons a débuté pour biches et chevreuils. Les équipes de l’Office français de la biodiversité alertent les promeneurs : « Il ne faut surtout pas(...)

Châteauvillain, Le Pailly
Chouette rendez-vous en vue au Pailly et à Châteauvillain
Environnement Faune

Organisée tous les deux ans, la « Nuit de la chouette » se tiendra le 4 mars. Deux événements sont programmés dans ce cadre en Haute-Marne, au Pailly et à Châteauvillain. La(...)