Entre les lignes – L’édito de Christophe Bonnefoy
La vie d’un homme politique répond peu ou prou aux traditionnels plans de carrière. Ceux qui ont la chance d’accéder aux plus hautes responsabilités, au-delà d’avoir bien souvent suivi les mêmes cursus, fréquenté les mêmes écoles, ont un peu la même manière de fonctionner. Par exemple les présidents de la République. On s’attend forcément, un jour ou l’autre, lorsqu’ils finissent par quitter l’Elysée, à voir arriver ce qui peut s’apparenter à des mémoires. Qui, le plus souvent, sont l’annonce d’un retour. Mais il faut savoir décrypter.
On y lit quelques anecdotes dites people. Il en faut, pour attirer une certaine frange de lecteurs. Un peu de mea culpa, aussi. Pas toujours un inventaire précis et complet des ratés, mais au moins de quoi laisser apparaître un visage plus humain que parfois perçu et – ça peut servir plus tard – faire comprendre qu’on a appris de ses erreurs. Quelques réglements de compte, également. En politique, les inimitiés offrent de quoi écrire quelques chapitres bien sentis. Et enfin, sans le dire, et même en affirmant qu’on est très heureux d’avoir mis le passé de côté, on pose les jalons d’un éventuel retour.
Nicolas Sarkozy, dans “Passions”, sorti hier, évoque ses souvenirs. Son divorce, l’amour retrouvé. Concernant la politique, ses échecs qui lui ont plus appris que ses succès. Ses mentors mais aussi ses adversaires, voire ses ennemis : Ségolène Royal, François Hollande ou encore François Fillon.
On ne l’y reprendra pas ? Vraiment ? A l’heure où Les Républicains sont au fond du gouffre, certains appellent de leurs vœux le retour de l’ex-Président. Ce livre, quoique Nicolas Sarkozy en dise, entretiendra forcément leur espoir.