Entre les gouttes – L’édito de Christophe Bonnefoy
Y sera ? Y sera pas ? Il suffit parfois d’une parole, plus ou moins officielle, mais de toute façon toujours digne de confiance – évidemment ! – pour glisser d’une émotion à l’autre. Y sera ? Y sera pas ? Hier après-midi, la rumeur, la sempiternelle rumeur, a vu passer la Haute-Marne de département soumis au couvre-feu, à zone – ouf ! – encore préservée de ces restrictions qui, sans totalement pourrir le quotidien, contribuent néanmoins à le rendre peu agréable, et carrément anxiogène. Anxiogène pour les habitants. Affolant pour les entreprises. Les restaurants. Les bars. Les cinémas. Entre autres.
On peut, encore, sortir le soir. Qu’on se le dise. Mais pour combien de temps ? Nous sommes quasiment cernés. Le Premier ministre, Jean Castex, a ainsi mis à jour hier la liste des départements dont les habitants devront fermer l’œil en tout début de soirée, pour ne le rouvrir que tôt le lendemain matin. La Haute-Marne, déjà contrainte aux désormais habituelles règles sanitaires, passe à travers les gouttes en ce qui concerne le couvre-feu. Mais l’Aube, la Marne et la Côte-d’Or sont désormais privées de sorties nocturnes.
A observer la carte de France des départements au ton rouge vif, on se dit tout de même qu’il ne faut bien évidemment pas crier victoire trop vite. Depuis le début de la pandémie, rien n’est jamais acquis. C’est presque d’un jour à l’autre qu’on peut basculer, tant le terrain est mouvant. Et ne nous le cachons pas, les chiffres nationaux ne sont pas bons et ceux de la Haute-Marne invitent à la plus grande prudence. Il ne tient en fait qu’à nous, tous, de ne pas oublier que le virus tue encore et que son offensive d’automne n’est pas anodine. Masque, distanciation, responsabilité… Les préconisations restent les mêmes.