Entre deux caisses : Chics types et bon genre
Le groupe Entre deux caisses a fait salle comble au Nouveau Relax jeudi soir pour un spectacle consacré aux chansons de filles. Un régal…
Les titres qui composent Sous la peau des filles ont été choisis minutieusement par les quatre « chantistes », comme ils s’aiment à s’appeler. Au programme, ni mièvrerie sur le débat rose ou bleu, ni aboiements de Chiennes de garde, et pas plus de grosses blagues machistes, sinon au troisième degré. Simplement une belle farandole de textes de tous temps et de tous styles. «Nous avons fait beaucoup de découvertes, explique Dominique Bouchery dans une vidéo en ligne». On ne sera pas surpris que les artistes aient fouillé dans les catalogues de Brigitte Fontaine, Anne Sylvestre ou Claire Diterzi. Pas étonné non plus que Michèle Bernard ait écrit spécialement pour le quartet, et que la grande Juliette (Patronne !) ait accepté de mettre en scène ce nouveau spectacle. Son coup de patte était déjà remarquable dans Je hais les gosses, consacré par Entre deux caisses aux chansons d’Allain Leprest ces années passées.
Les liaisons, les déplacements, les lumières, ont la même précision que les orchestrations, la même justesse que les voix. C’est au cordeau, si ce n’était cette quinte de toux dans le coffre de Jean-Michel Mouron… pour rappeler qu’on était en direct. Beaucoup d’hommes ont écrit sur les filles ou pour les filles. «L’heure n’est plus, rappelle Gilles Raymond, à bidouiller un texte selon qu’il est chanté par un homme ou une femme.» Tenancier de la contrebasse, l’imposant Gilles Martins l’a prouvé en reprenant superbement un succès de Dalida, Il venait d’avoir 18 ans. Idem pour l’insolent Infidèle, écrit par Patrick Font pour Evelyne Gallet. Le groupe nous promet un album de ce spectacle pour l’automne prochain. On s’en réjouit. Et on espère que l’association Bernard Dimey et le Nouveau Relax nous proposeront encore des chanteurs de ce niveau.