Entaillé au visage à la sortie d’un café de Chaumont
La journée de vendredi 22 mars commence, il est environ 0 h 30 quand, en sortant d’un café de Chaumont, Patrick* indique qu’un individu l’aborde pour lui demander une cigarette. Peu après, il se retrouve le visage sérieusement entaillé.
« On m’a demandé une cigarette », relate Patrick. Il est alors devant un café de Chaumont, et voit que la personne qui l’a abordé « tient une grosse liasse de billets dans la main ». Il indique qu’il se met à la taquiner. « Ce sera 20 € alors… ». Le demandeur, qui est accompagné d’un autre homme, lui dit non. Patrick suggère que « ce (soit) 50 € alors ». Il réalise soudain que le binôme a envie d’en découdre. De son côté, il « ne veut pas (se) battre ». Après, Patrick a « un trou noir », qu’il attribue à une montée d’adrénaline. Il se souvient simplement avoir mis l’individu qui lui réclamait une cigarette à terre, « pour le maîtriser », et éviter l’affrontement.
Six points de suture
« J’ai senti un coup au visage ». C’est l’homme qu’il maintenait au sol qui le lui a porté, poursuit Patrick. Quand il se relève, le sang coule sur sa joue. Une serveuse du café s’effraie tant il coule abondamment. Patrick va se faire un point de compression, et appelle les sapeurs-pompiers, puis la police. Les sapeurs le conduisent aux urgences de l’hôpital de Chaumont, où il arrive « vers 1 h ou 1 h 30 », le blessé prévient que la chronologie reste approximative dans sa mémoire. Un médecin lui fait six points de suture – « deux points à l’intérieur de la joue et quatre, à l’extérieur ». Il est alors 4 h 30. On lui a aussi porté des coups, notamment dans la nuque. À 5 h 15, il rentre chez lui.
Dans la journée de vendredi, Patrick porte plainte et un médecin légiste l’examine. Il est alors question de lui prescrire cinq jours d’ITT. Le même jour, il a aussi rendez-vous chez son médecin traitant, pour son arrêt de travail.
« À 5 cm près, il était dans ma jugulaire et je mourais en 5 mn »
« Est-ce un cutter ou un couteau ? » Patrick tient à rester prudent, il pense que c’est avec « une lame fine » qu’on lui a entaillé le visage, et coupé le lobe de l’oreille. « À 5 cm près, il était dans ma jugulaire et je mourais en 5 mn ».
Cette affaire a préoccupé le procureur de la République Denis Devallois. Les policiers ont interpellé un individu, qu’ils ont placé en garde-à-vue. « L’enquête a démontré que l’agression a été commise avec un tesson de bouteille », indique le magistrat.
A l’issue de sa garde-à-vue, l’homme interpellé a été déféré devant le parquet du tribunal judiciaire de Chaumont. Le procureur avait demandé sa mise en détention provisoire, le juge des libertés et de la détention a opté pour le placement sous contrôle judiciaire.
Le mis en cause comparaîtra devant le tribunal correctionnel mercredi 22 mai pour violences aggravées.
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr
(*) le prénom a été modifié.