Enseignement : les grévistes énoncent à l’unisson les motifs de leur colère
Tous les personnels de l’éducation nationale ont été appelés à faire grève, jeudi 1er février. A Chaumont, ils ont été une quarantaine à se poster devant les grilles de l’inspection académique, en milieu d’après-midi, pour faire connaître les motifs du mouvement.
C’est, de tous les départements de l’académie de Reims, la Haute-Marne qui a connu la plus forte participation à la grève des enseignants, jeudi 1er février. Dans le 1er degré comme chez dans le 2nd degré, avec respectivement 21,14% et 22,07% contre les taux globaux sur l’académie de 13,54% et 16,54% (chiffres de l’académie actualisés à 11 h).
A Chaumont, en milieu d’après-midi, une quarantaine de grévistes se sont posté devant l’inspection académique pour exposer les motifs du mouvement, sur lesquels l’intersyndicale était à l’unisson – FSU, FO, SUD, UNSA. « Conditions de travail dégradées, destruction du lycée professionnel au profit de l’apprentissage, insuffisance des niveaux des salaires, suppression de postes, surcharge des effectifs des classes ».
« Mépris de la réalité »
Conjointement, les manifestants ont fustigé « le choc des savoirs« , avançant que « tous les enseignants (étaient) favorables à la mixité sociale à la place de classes de niveau », qui, selon une militante du SNES, revient à « un mépris de la réalité ». Pareillement, les représentants syndicaux ont soutenu que « les élèves français n'(étaient) pas forcément moins bons que (leurs homologues dans d’autres pays), mais que c'(était) le système qui accroissait leurs difficultés initiales (liées à leur milieu) », et déplorant donc une « ségrégation scolaire ».
Le département de la Haute-Marne est durement touché par les suppressions de postes, ont-ils insisté : « on en perd deux fois plus que dans l’Aube ».
Haro sur le « pacte »
« Nous sommes déjà surchargés de travail donc les heures du « pacte » ont été mal reçues (des heures pour des missions volontaires rémunérées) ». D’autant que le dispositif est « très compliqué », déstabilisant sur le fil un emploi du temps personnel. L’intersyndicale rappelle que le point d’indice « est bloqué depuis 2010 », de sorte qu’avec l’inflation « nous avons perdu 20% de pouvoir d’achat ; et ce n’est pas l’augmentation de 5% de l’an dernier (qui peut compenser) ».
Fabienne Ausserre
f.ausserre@jhm.fr