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Enième Grenelle ? – L’édito de Christophe Bonnefoy

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Nous sommes un peu le pays des Grenelle. Et on pourrait presque dire, pour traduire l’inconscient – ou le trop conscient – collectif, que sans pouvoir toujours en détailler les contenus, on en connaît souvent les résultats avant l’heure. Sans incidence au final, ou presque.
Des Grenelle qui malheureusement éclosent la plupart du temps dans l’urgence, quand on n’a pas su pendant des décennies prévenir et qu’il faut subitement juguler les hémorragies.

Ainsi en va-t-il, encore, de la violence des mineurs. Ce qu’Emmanuel Macron appelle le « surgissement de l’ultraviolence » chez les jeunes et auquel il demande à son Premier ministre de répondre, et vite, n’a en fait rien de soudain. Ni d’ultraviolent. Mais de violent, tout simplement. C’est déjà beaucoup. Voilà des années que la question est sur la table. Mais qu’on répond à côté. Et que cette violence, sans besoin d’y ajouter d’“ultra” donc, est traitée, sinon par le prisme de l’angélisme, en tout cas par celui d’une sorte de recherche d’excuse permanente plutôt que par la fermeté.

Bien sûr, un gamin de 14 ans ne frappe sans doute pas pour les mêmes raisons qu’un adulte de 30, particulièrement de nos jours. Mais lorsqu’il mène sa victime à la mort, qui plus est par la pire des sauvageries, le résultat est identique. Les familles se contrefichent qu’un agresseur puisse bénéficier d’une sorte d’atténuation de ses actes, considérée comme cela en tout cas en raison de son âge. Elles pleurent définitivement le frère, le fils, la sœur ou la mère. Sans retour en arrière possible.

Gabriel Attal a donc peu ou prou huit semaines pour proposer des solutions. Au moins a-t-il déjà fait le constat de cette violence sans bornes et de la nécessité d’être ferme. Ça change, ça évolue, on n’est pas toujours allé dans ce sens.

Et le sentiment est bizarrement celui du gâchis et des occasions ratées. S’apercevoir que les parents ont un rôle dans l’éducation de leur progéniture ou tout simplement que les enfants ont besoin d’autorité, c’est un peu prendre subitement conscience qu’on avait… quelque peu oublié les bases. Mieux vaut tard que jamais…

c.bonnefoy@jhm.fr

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