Enfin ! L’édito de Patrice Chabanet
Sa position était devenue intenable. Didier Gailhaguet a finalement démiss ionné de la présidence de la Fédération française des sports de glace. Il l’a fait avec la certitude de ne pas avoir quoi que ce soit à se reprocher, juste par « souci d’apaisement ». Le service minimum de la part d’un homme qui n’a jamais douté et qui se cachait derrière le mot « erreur » pour se dédouaner de toute faute. Mais que faire contre l’opinion publique, contre la ministre des Sports et toutes ces voix qui se sont élevées dans les milieux sportifs ?
Le courage de Sarah Abitbol est d’avoir fait sauter le couvercle de l’omerta. Des rumeurs couraient, mais jamais une description clinique n’avait été faite de la glissade implacable imposée à une adolescente par un entraîneur pervers. Même s’il s’en défend, Didier Gailhaguet, a dû avoir vent des turpitudes sexuelles de son coach. Comme dans toute organisation – entreprise ou association – le chef est en tous les cas responsable des agissements de son équipe. Une responsabilité induite par la notion de hiérarchie.
Et maintenant ? Après le coup de tonnerre Abitbol, un nettoyage s’impose dans tous les sports. La tribune rédigée par cinquante champions en a montré la nécessité. Cela implique un choix plus rigoureux de l’encadrement, surtout lorsqu’il s’agit d’entraîner des mineurs, notamment dans les disciplines individuelles. Faute de quoi, de nouveaux scandales éclateront. Ils terniront l’image du sport et dissuaderont les parents de confier leurs enfants aux clubs sportifs. Tout ce qui va se passer dans les semaines et les mois à venir devra atteindre un objectif ambitieux : rétablir la confiance.