Enfin ! L’édito de Christophe Bonnefoy
Comment savoir si l’on vient d’assister à un grand match ? Les frissons. L’angoisse. Les doigts mordillés, pour certains. Les cris. De joie ou de colère. Le constat qu’il se passe enfin quelque chose sur le terrain. Que la défaite ou la victoire soit au bout du chemin, d’ailleurs. Pour le coup, depuis le début de la coupe du monde, et même s’ils avaient terminé premiers de leur groupe en phase de poule, on ne peut pas vraiment dire que les Bleus nous avaient enchantés. Encore moins rassurés. Et de toute façon pas fait vibrer.
Ce 8e de finale contre l’Argentine, à élimination directe donc, devait faire naître les émotions les plus intenses. On nous l’avait promis. Avec, enfin, des joueurs totalement impliqués, à 200 %. Ça passait ou ça cassait. Mais avec la manière, s’il vous plaît.
Et ça passe. Messi ? Anesthésié. Mbappé ? Homme du match, sans doute, grâce à un doublé et une vitesse qui a laissé les joueurs argentins derrière. Très loin derrière. Pavard ? La cerise sur le gâteau. Pensez donc, un défenseur qui vient marquer ce qui est sûrement le plus beau but de la rencontre. Un vrai match de coupe, et qui plus est, même si cette sélection n’était qu’une pâle copie de celle d’il y a quatre ans, contre le vice-champion du monde.
Une chose était certaine avant le début de la compétition : les hommes de Deschamps sont des stars dans leurs clubs respectifs. Une autre est sûre désormais : les stars peuvent jouer en équipe. On avait un peu tendance à en douter. Tout n’a pas été parfait hier. Parlez-en à Griezmann, encore une fois bien transparent. Mais tous les espoirs sont permis. Les Bleus nous ont fait peur, parfois, le score (4-3) en témoigne. Mais, surtout, ils nous ont fait rêver.