Energie et déchets : un bilan et des défis
Le Syndicat départemental énergie & déchets (Sded 52) présente son bilan aussi bien concernant le fonctionnement de l’éclairage public, que les déchetteries, la collecte sélective ou l’installation des bornes de charge pour les véhicules électriques.
Eclairage public : des économies qui entraînent des dépenses
Directeur général des services du Sded, François-Xavier Deschervois a évoqué le sujet de l’éclairage public à l’occasion de la commission locale de la région de Chaumont qui s’est tenue ce 14 novembre. « L’an dernier, il y avait une tension et des craintes avant l’hiver concernant l’électricité. Certaines communes ont souhaité baisser leur consommation. » En une année, 112 communes ont sollicité le Sded pour adapter les horaires d’éclairage public.
« Certaines voulaient même introduire une coupure partielle », rappelle-t-il. Ce qui a eu pour conséquence de générer un plus grand nombre d’interventions pour les équipes du Sded. Des frais supplémentaires qui se chiffrent à environ 25 000 €.
Le deuxième effet est quelque peu inattendu : « On constate une usure prématurée du matériel dès lors que l’éclairage s’éteint vers minuit ou 1 h et se rallume vers 4 h. Dans ce cas, les lampes et ballasts ont une durée de vie réduite de moitié », reprend le directeur.
Une nouvelle qui sème le trouble dans les esprits des élus qui peinent à mesurer l’intérêt économique de couper l’éclairage à certaines heures pour faire des économies si les équipements doivent être remplacés plus vite…
Avec ce postulat, certains élus reviennent à la charge et s’interrogent sur l’utilité de voir les lampadaires s’allumer l’été pour quinze minutes en soirée. « Peut-être faudrait-il mieux les couper carrément », suggérait un élu. Certaines localités ont déjà adopté cette pratique.
« L’année dernière, la nécessité était de faire des économies d’énergie… Ce qui ne veut pas forcément dire que cela fait des économies financières », conclut François-Xavier Deschervois.
Doubler le nombre de bornes de charge d’ici 2030
En cette fin d’année 2023, on dénombre plus de 300 points de charge pour les voitures électriques dans le département. Entre initiatives publiques et privées, le maillage est bon pour l’heure en Haute-Marne. L’objectif d’atteindre les 394 bornes pour 2025 ne posera pas de soucis. Et d’ici 2030, il en faudra 939 (dont 80 % en accéléré) d’après les prévisions. « C’est une trajectoire idéale, observe le directeur du Sded. Nous sommes bien dotés, mais il faudra encore faire un gros bond en avant. » Cela correspond entre autres aux bornes destinées à la charge des usagers n’ayant pas de garage ni de possibilités de stationnement devant leur domicile.
Le schéma prévoyant les modalités d’installation des bornes attendues doit être présenté au Sded début décembre, avec plusieurs hypothèses concernant l’engagement public/privé.
Sacs jaunes : les Haut-Marnais jouent le jeu
Depuis le début d’année, les consignes de tri ont changé pour les sacs jaunes. Ceux-ci accueillent désormais tous les emballages plastique et le papier est récupéré via les bennes d’apport volontaire. « On constate une forte hausse du poids des sacs jaunes, de l’ordre de 33 %. Ce qui est énorme car les emballages sont légers. On peut dire aujourd’hui que le geste de tri est acquis. »
Mais si l’on se fie aux analyses – la « caractérisation » dans le jargon du Sded – du contenu des poubelles d’ordures ménagères, il y a encore une marge de progression pour trier mieux. Environ 30 % du contenu des poubelles classiques pourrait être valorisé en étant placé dans la poubelle jaune.
Une bonne nouvelle pour le Sded pour lequel la vente des produits recyclables récupérés est déjà de près de 4 millions d’euros et qui devrait donc encore pouvoir progresser.
L’arrivée de la poubelle jaune pose une autre question : puisque celle-ci grossit, la poubelle classique maigrit logiquement. « Au renouvellement du marché de collecte des ordures ménagères en 2027, nous pourrons prévoir un rythme de collecte moins fréquent », suggère François-Xavier Deschervois.
Le réemploi fonctionne bien dans les déchetteries
De manière expérimentale, il a été proposé de récupérer des produits encore en état de fonctionnement ou utilisables dans certaines déchetteries. Pour ceux qui préfèrent offrir une seconde vie à des objets plutôt que jeter. L’idée a séduit les usagers : 53 tonnes d’objets ont été récupérées en six mois, dont 27 tonnes valorisées auprès d’associations comme Emmaüs ou de recycleries.
D’autres caissons dédiés au réemploi devraient être installés, ainsi que des sites de « massification » – de regroupement – dans le Nord et le Sud du département pour concentrer les objets au plus près des associations locales. « On peut dire que cela marche bien, mais il nous faut veiller à ce que les associations puissent suivre », alerte le directeur.
Biodéchets : le tri se prépare
Les déchets verts sont déjà gérés en déchetteries. Mais à compter de janvier, les collectivités doivent proposer un système permettant la récupération et la collecte des biodéchets. C’est-à-dire ceux générés lorsqu’on cuisine. « Trois types de solutions seront progressivement déployés. Nous proposerons l’achat de composteurs à moitié prix pour les particuliers qui souhaitent être équipés pour des volumes de 400 ou 600 l. On peut dire que si le composteur coûte 90 €, le Sded financera 45 € et le reste sera à la charge du particulier. Cette dotation est envisagée sur quatre années avec des livraisons programmées dans les mairies », évoque le directeur.
Des composteurs collectifs seront proposés pour immeubles, établissements scolaires ou Ehpad. Des équipements estimés à 1000 € l’unité, qui devront être gérés par un référent pour fonctionner.
En ville – à Chaumont, Langres ou Saint-Dizier -, une collecte sera mise en place pour récupérer les contenus de bennes spécifiques proposées en apport volontaire. « L’expérimentation va être lancée à Chaumont. »
Vite lu
Changements des jours de collecte
Noël et le Nouvel an tombent des lundis. Pour ceux qui sont concernés, la collecte est avancée au samedi d’avant.
Une appli
L’application mobile du Sded 52 est disponible. On y trouve des informations sur les jours de collecte, d’éventuelles modifications, les jours et horaires des déchetteries ou encore la poubelle adaptée à tel ou tel déchet.