En alerte – L’édito de Christophe Bonnefoy
Mieux vaut prévenir que guérir. Façon de parler en l’occurrence, lorsqu’on évoque la tempête Ciaran. Personne ne pourra en tout cas dire que la mesure du potentiel danger n’a pas été prise. D’aucuns auront peut-être reproché aux autorités d’en faire trop. D’être excessivement alarmistes. Ce fut le cas il n’y a pas si longtemps lors d’une (trop) longue période qui vit alterner confinements et tâtonnements.
Ce mercredi soir, le pays, au moins sur toute la façade Ouest, était en état d’alerte extrême, en prévision notamment de vents annoncés jusqu’à 170 km/h, par exemple en Bretagne. Le réveil, ce jeudi, aura confirmé, ou pas, le pouvoir de nuisance de Ciaran. Si la tempête est réellement l’une des plus violentes qu’on ait connues, on ne pourra que se féliciter des appels pressants à la prudence lancés ces derniers jours. Dans le cas contraire, il faudra éviter le fameux discours du «on l’avait bien dit». On est, certes désormais, dans une société qui préfère se préserver des dangers, même s’ils n’en sont pas en définitive, que de se voir reprocher de les avoir pris à la légère. Imaginons un seul instant que Ciaran soit la source de drames humains. Et que les autorités aient au préalable pris par-dessus la jambe la sonnette d’alarme tirée par les experts en météorologie…
On se souvient qu’en 1999 et en 2010, la France avait été durement touchée par Lothar et Martin puis Xynthia. On ne parlait pas de dérèglement climatique. Aujourd’hui, on sait qu’il risque d’être à nouveau responsable à l’avenir d’épisodes violents, ou au moins de les amplifier. Prudence (même excessive) est mère de sûreté.