En 1942, Français libres haut-marnais dans le désert
HISTOIRE. Ce sont des preux. Sous les ordres du général Leclerc ou du général Koenig, des Haut-Marnais ayant rejoint la France libre se sont battus il y a 80 ans en Libye et en Egypte.
Il s’appelle Jean-Odile Lambert. Né à Merrey en 1912, il est, très jeune, orphelin de père, mort pour la France durant la Première Guerre mondiale. Jean-Odile sera militaire de carrière. Saint-Cyrien, il est officier d’infanterie. Rallié au général de Gaulle, le capitaine Lambert rejoint le Proche-Orient, où il succède au fameux capitaine Georges Bergé (fait prisonnier en Crète) à la tête de la 1ère compagnie d’infanterie de l’air, le redoutable « French squadron » des parachutistes SAS britanniques. C’est durant le temps de commandement du Haut-Marnais qu’est mort, en Egypte, l’aspirant André Zirnheld, immortel auteur de la Prière du para que connaissent tous les parachutistes français. Rentré en Angleterre, Jean-Odile Lambert terminera sa carrière comme lieutenant-colonel de réserve et décédera en 2002.
Assassinés à Auschwitz
Le capitaine Lambert n’était pas le seul Haut-Marnais à se battre dans le désert parmi les preux de la France libre. Futurs Compagnons de la Libération, le lieutenant André Sorret, de Bettaincourt-sur-Rognon, et le sous-officier René Quantin, de Joinville, servent ainsi sous les ordres du général Leclerc au Fezzan et en Tripolitaine, dans le sable de Libye.
Tout comme le sous-lieutenant Roger Lévy. S’il est né à Commercy en 1914, cet autre Compagnon vivait à Chaumont, où ses parents – qui devaient être assassinés à Auschwitz, ainsi que son frère – tenaient un commerce. En Angleterre dès le 20 juin 1940, Lévy sert, comme Quantin, au Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad*, que commande – autre coïncidence – le lieutenant-colonel Pierre Marchand, de Laneuville-à-Bayard. Et c’est dans un combat contre les Italiens que le sous-lieutenant chaumontais est grièvement blessé au Fezzan, le 3 mars 1942, capturé, amputé d’une jambe. Il devait vivre jusqu’en 2006, après avoir été adjoint au maire d’Aix-en-Provence.
Au large de la Grèce
Mais 1942, c’est surtout Bir Hakeim, et au moins deux Haut-Marnais s’y sont battus sous les ordres du futur maréchal Koenig. Ils ont été pris et sont morts dans le torpillage, par un sous-marin britannique, du navire qui les emmenait en captivité, au large de la Grèce, le 17 août 1942. Tous deux appartenaient au 1er bataillon d’infanterie de marine : Charles Houdart, né à Chancenay en 1917, et Auguste Kost, né à Bourbonne-les-Bains en 1911.
L. F.
* L’ancêtre du Régiment de marche du Tchad, héros de la division Leclerc et toujours en activité.