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En 1907, un Bragard héros du premier long raid auto de l’Histoire

Une photo de la voiture du Bragard, embourbée pendant le raid. (Clichés parus dans la revue La Vie au grand air).

HISTOIRE. Il y a 115 ans, était donné le départ du raid automobile Pékin-Paris. Parmi les participants à cette célèbre épopée : un Bragard, Louis-Victor Collignon, qui, emporté par la grippe espagnole, repose à Chassigny.

Seize mille kilomètres à travers l’Asie et l’Europe, en passant notamment par le désert de Gobi : c’est ce qui attendait les cinq concurrents du raid automobile le plus long jamais organisé à cette époque, le Pékin-Paris de 1907. Parmi les chauffeurs engagés dans cette incroyable aventure, figurait un Bragard, Louis-Victor Collignon, alors contremaître chargé des essais de la société De Dion-Bouton.

Né à Vert-le-Petit, près de Paris, le 15 septembre 1879, l’homme avait des attaches haut-marnaises. Il s’était en effet marié, le 7 avril 1904, à Puteaux, avec Marie-Julie-Gabrielle Clergironnet, qui a vu le jour à Chassigny en 1881.

« Désert le plus effroyable »

Le départ du raid est donné le 10 juin 1907, à Pékin. Le journal Le Matin, partenaire de l’opération, rendra compte, pratiquement au jour le jour, des péripéties de l’expédition. Parmi les onze participants (chauffeurs, mécaniciens), figuraient en effet deux journalistes : Jean du Taillis et un correspondant du Daily Telegraph. Depuis le départ de Pékin, dont les habitants semblent voir pour la première fois des automobiles, ces aventuriers « vont vers la Grande-Muraille de Chine, puis vers le désert le plus effroyable, le plus morne, le plus hostile du monde, le désert de Gobi… »

Dans la traversée des immenses forêts de Sibérie, Jean du Taillis voyage en compagnie de Louis-Victor Collignon. Il en profitera pour brosser le portrait du futur Bragard, qui « prend la route comme elle vient, avec une égalité d’humeur admirable. La route l’intéresse peu et c’est le moteur qui le passionne. C’est le moteur auquel il se doit. Il sait à merveille tous ses secrets. Sa science consommée d’anatomiste des deux ou quatre cylindres tient du prodige. Qui n’a pas vu Collignon ausculter sa De Dion avant le départ, aux arrêts, n’a rien vu… »

Directeur des usines Lerolle

Après « les longues souffrances de l’Asie sauvage et glacée », la traversée de « la vieille Europe » redonne des ardeurs aux concurrents. Collignon, son camarade Cormier (au volant d’une autre De Dion-Bouton) et le chauffeur d’une voiture hollandaise arriveront tous ensemble le 30 août 1907 à Paris, 20 jours après le prince Borghèse, proclamé vainqueur.

C’est l’année suivante que l’industriel Paul Lerolle propose à Collignon la direction de ses usines de Saint-Dizier. Spécialisée dans la serrurerie et la quincaillerie, la Maison Lerolle était située au bord de la Marne (rue Charles-Lucot, à droite de la rue de Vergy).

Collignon ne quittera plus la Haute-Marne. Mobilisé dans l’artillerie à Toul au début de la guerre 14-18, il revient à Saint-Dizier. Domicilié rue de l’Aune, il est emporté par la grippe espagnole le 24 septembre 1918, à l’âge de 38 ans. Il a été inhumé à Chassigny, berceau de son épouse.

L. F.

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