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Bruno Maso directeur de l'agence Pôle emploi de Langres

Emploi : les recrutements marquent le pas dans le bassin de Langres

Bruno Maso directeur de l'agence Pôle emploi de Langres

Après que la période estivale emplois offerts publiés – postes aussitôt pourvus, un léger coup de frein à l’embauche est constaté en Pays de Langres. L’agence Pôle emploi de Langres se recentre sur ses missions de fond.

« On sort d’une période où il y avait énormément d’offres d’emplois, qui se pourvoyaient assez vite ». C’est que la saison touristique a été fort dynamique à Langres, explique le directeur de l’agence Pôle emploi de Langres Bruno Maso. Le rythme des recrutements marque aujourd’hui le pas. « Les employeurs allongent leur temps de réflexion pour embaucher ». Ou bien proposent un CDD au lieu d’un CDI, histoire de se donner le moyen de voir plus loin pour s’engager durablement. Ce ralentissement est notamment observable chez les artisans, les commerçants, dans les TPE du bâtiment – la faute aux augmentations des prix – matériaux, énergie. En revanche, les grandes entreprises -Freudenberg, Velux, Chaudronneries de l’Est, Forges de Courcelles…- échappent à ce regain de prudence. « Tout ce qui est métallerie, ça fonctionne ». L’intérim tient aussi le tempo, « pour l’instant ». Le léger freinage constaté chez les plus petits acteurs économiques correspond aussi pour partie à la tradition : janvier manque régulièrement de dynamique, « on attend le printemps ». Toutefois, Bruno Maso le répète, la perte de vitesse reste modérée. « Un tiers des gens retrouvent du travail dans les trois, quatre mois ».

« Sur-mesure » inévitable

« Pour nous, c’est un moment plus confortable ». Au moins Pôle emploi peut-il se recentrer sur ses missions de fond, indique son directeur. « Là, on travaille sur les besoins des entreprises et la formation des candidats ». D’ici à l’arrivée des hirondelles, Pôle emploi concentre son effort avec ses formateurs sous-traitants sur les secteurs du transport, de la comptabilité, de la sphère sociale, de la restauration – hygiène alimentaire, apprentissage du métier de serveur, qui s’improvise d’autant moins qu’il demande maintenant d’utiliser des outils connectés. Conjointement, Pôle emploi s’évertue toujours à remettre le pied à l’étrier de personnes au chômage depuis plusieurs années. Pour de sempiternels motifs : faible qualification, problèmes de santé et de mobilité. L’incertitude pèse beaucoup sur les malades, qui ignorent s’ils pourront reprendre un emploi un jour, et si oui, s’il sera à temps partiel, s’ils devront changer de métier. Et, pour tous ces chômeurs de longue durée, il faut réimpulser un élan. Une question non négligeable puisque des formations de « remobilisation » sont également mises sur pied. « On s’appuie sur des structures d’insertion, mais ça peut être dur, il faut souvent du sur-mesure ». Côté cadres, difficile parfois de refuser des concessions en matière de conditions de travail et de niveau de salaire.

Attention au calcul

« Oui, les seniors font partie de ces chômeurs de longue durée ». À plus de 55 ans, l’affaire es loin d’être gagnée, c’est dire qu’après 60 ans… « Le phénomène est national ». D’autant qu’ils hésitent à « se former à la veille de la retraite », préférant plutôt faire la maille jusqu’à l’échéance. Toutefois, Bruno Maso met en garde ceux-ci : leur calcul de la date à laquelle la vie professionnelle est derrière eux peut être erroné. Des réunions ont été organisées avec la CARSAT pour vérifier. Pareillement, le directeur prévient que les métiers pénibles sont soumis, en matière de retraite, à « une réglementation très précise », parfois méconnue. Quand des seniors réalisent que, précisément, faire la maille est impossible, que l’étape minimum social s’imposera, « ça (les) fait réfléchir ». Enfin, « les jeunes, qui débutent » entrent dans la catégorie de ceux les plus confrontés à des difficultés d’embauche.

« Négociation salariale limitée »

« Ponctualité, application des consignes, sens du travail d’équipe, réflexe à signaler un anomalie », voilà les critères qui décident un employeur plus « méfiant » en embauchant. Plus globalement, c’est d’ « engagement » dont il a besoin. S’il se charge de la formation, il a un niveau exigence plancher. « On explique une fois, deux fois… pas trois ». Côté chercheurs d’emploi, le rapport au travail évolue, « et pas seulement chez les jeunes ». Aujourd’hui, on postule en s’inquiétant de « l’ambiance au travail », on est attentif à « l’image de l’entreprise ». Avec le risque avéré d’oublier de frapper à la porte d’entreprises méconnues, « surtout les plus petites ». En revanche, question salaire, « on a intégré que la négociation salariale était limitée », pointe Bruno Maso. Le tout dans un contexte où les entreprises de livraison à domicile gagnent le territoire de la cité perchée, le géant de la commande en ligne y acheminant désormais les colis même le dimanche.

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

Accès à un agenda et attente de la réforme

Les chercheurs d’emploi ont depuis peu accès à l’ensemble des « évènements » que les employeurs et Pôle emploi mettent sur pied. L’agence langroise attend naturellement le décret de la réforme de l’assurance chômage.

L'agenda des "évènements" que les employeurs mettent sur pied sont réunis dans une nouvelle page du site de Pôle emploi (©JHM)
L’agenda des « évènements » que les employeurs mettent sur pied sont réunis dans une nouvelle page du site de Pôle emploi (©JHM)

« Une page web (accessible depuis le site de Pôle emploi NDLR) recense depuis fin novembre les évènements ». Autant de rendez-vous que les recruteurs et Pôle emploi fixent aux candidats à un emploi ou à une formation, auxquels ceux-ci peuvent s’inscrire en ligne. Sans surprise, Bruno Maso prévient qu’il n’est « pas chargé de faire l’analyse » de la « réforme à étage » de l’indemnisation du chômage. « L’arrêté du 24 décembre a été supprimé ». Reste qu’un nouveau va être pris, et toujours avec effet au 1er février. Le directeur prévoit que les paiements ne soient pas impactés aussitôt, sauf à ce qu’ « une bombe » soit annoncée. La réforme devrait être ressentie « progressivement » et, pour rappel, « la loi n’est pas rétroactive ». Ici, « les gens qui alternent emploi et chômage seront les plus concernés, comme ceux qui travaillent en saison ou en intérim ». Et de préciser qu’ « il devrait y avoir la possibilité de récupérer les 25% de réduction des indemnités pour qui entame une formation ».

Fabienne Ausserre

f.ausserre@jhm.fr

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