Emploi : le sport pour révéler des ressources
Faire rencontrer des employeurs et des demandeurs d’emploi on connaît. Les réunir sans savoir qui est qui pour une journée sportive, menée par la Ligue d’athlétisme de la région Grand-Est et Pôle emploi, ça casse les codes mais permet de trouver ressources inattendues…
Après Saint-Dizier en juin, c’est au tour du bassin de Langres de bénéficier d’un job dating un peu singulier. L’idée : rassembler employeurs et demandeurs d’emploi pour une journée mêlant sport et recrutement… mais à l’aveugle.
« Nous avons invité tous les demandeurs d’emploi à participer à cette journée particulière et des entreprises qui recrutent mais, cette fois, de manière anonyme afin que personne ne sache qui est recruteur et qui ne l’est pas », explique Bruno Maso, directeur de l’agence Pôle emploi de Langres. Et ce ne sont pas moins de quinze entreprises qui ont répondu favorablement.
Et toutes les filières en tension étaient représentées : l’Arcombelle, la Pataterie, Burger King, Mc Donald pour la restauration ; Centrale dépannage et Projinov pour le bâtiment ; Imany et Vingeanne pour le transport et la logistique ; Randstad Inhouse (Sulo) pour l’industrie ; la fromagerie Germain ; le CIRFA de Chaumont pour l’armée ; Le Goût des autres, Entrin 52 et L’EPIDE pour l’insertion et TSI pour l’intérim. Face à ces recruteurs 65 demandeurs d’emploi ont fait le déplacement.
On casse les codes du recrutement
« La Ligue de l’athlétisme de la région Grand-Est propose ce type d’action qui bouscule les codes mais se révèle pertinente. Les participants ne s’appellent que par leur prénom et se tutoient, tout au long de la partie sportive et jeux. Tout le monde est sur un pied d’égalité. Ensuite il y a un repas en commun et ce n’est qu’après que les recruteurs se révèlent », poursuit Bruno Maso. Une action qui a demandé des mois de travail en amont pour les agents de Pôle emploi et pour la Ligue d’athlétisme de la région Grand-Est (Large) qui a trouvé un appui extraordinaire avec le club d’athlétisme langrois.
Parmi les employeurs, à l’image de Pascal, certains étaient. « J’ai fait beaucoup de Job dating et celui-là, je n’étais pas convaincu. C’est bousculant, mais au final si l’occasion se représente je reviendrai car on découvre des gens autrement. Je repars avec cinq ou six contacts. Ce sont des profils vers qui je ne me serais pas tourné en temps normal. Mais par le biais du sport on découvre des caractères qui peuvent matcher avec nos attentes. » Même constat pour Sandrine, qui recherche un emploi : « Les barrières de l’entretien conventionnel ne sont pas là et on se montre tel que l’on est. Et quand on découvre qui est recruteur on est parfois surpris parce que le matin on a joué dans la même équipe et on a bien ri. »
Savoir-être et emploi
A travers les valeurs du sport ce sont des savoir-être qui transparaissent des deux côtés et des affinités qui peuvent émerger. Et c’est, à présent, aussi important (si ce n’est plus) que le savoir-faire. Le marché de l’emploi évolue et le recrutement avec. « Nous n’avons pas forcément eu de contacts sur des postes qui nous manquent mais nous avons repéré une personne qui parle trois langues et que nous avons pu projeter sur un poste administratif et ce profil-là, nous ne l’aurions peut-être pas rencontré dans un job dating ciblé », admet Alexis.
« Avec le sport, on ne ment pas. Les caractères sont là et se révèlent. On voit qui a l’esprit d’équipe, qui aime les challenges ou va se décourager vite. C’est vraiment intéressant. Moi je n’en tire que du positif et je repars avec six contacts dont trois profils qui peuvent vraiment correspondre. » Mais attention la compétition ne s’arrête pas là car le même profil a pu convenir à plusieurs employeurs qui ne devront pas rater le sprint final. Une première à Langres qui ne demande qu’à être réitérer.
Patricia Charmelot
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