Emploi : dur dur de recruter en Haute-Marne
Fabrice Herbert, directeur territorial de Pôle emploi pour l’Aube et la Haute-Marne, dresse un état des lieux de l’emploi dans le département.
Il y a toujours deux modes de perception des choses. Très concrètement, le chômage est actuellement assez bas. C’est vrai partout en France métropolitaine, avec un taux avoisinant les 7,2 %. Le chiffre est le même à l’échelle de la Région Grand Est. En Haute-Marne, les taux sont plus bas, avec 6,4 % de chômeurs pour le deuxième trimestre 2022. Ce qui représente « 6 000 demandeurs d’emploi au chômage total. Soit – 15 % par rapport à l’année d’avant. On revient à des niveaux inférieurs à avant la crise sanitaire », commente Fabrice Herbert, directeur territorial de Pôle emploi.
Sur le bassin d’emploi de Chaumont, le taux est encore plus bas que dans le reste du département, avec un taux de chômage de 5,5 %.
Quand recruter est un casse-tête
Alors le chômage à baissé, c’est un fait. « Cela souligne une reprise assez dynamique », reprend Fabrice Herbert. Concrètement, cela ne simplifie pas la tâche des recruteurs qui ont besoin de bras, tous secteurs confondus. Les demandeurs d’emploi de longue durée – c’est-à-dire ceux inscrits depuis plus d’un an – enregistrent eux-aussi un recul de 4,4 points. Ils ne sont pas les plus faciles à reconduire à l’emploi et ont besoin d’être épaulés, accompagnés et formés.
En une année, le nombre d’offres d’emploi déposées a connu une hausse de plus de 26 %, « pour tous les secteurs ». Naturellement, certains sont en tension. Ou plus exactement, elle s’est accrue, notamment dans l’hôtellerie-restauration qui connaît un creux des vocations tous métiers confondus, d’autant plus depuis la crise sanitaire. C’est aussi vrai « dans l’industrie, le bâtiment et les travaux publics, les transports et la logistique », reprend le directeur de Pôle emploi.
Faire coïncider l’offre et la demande
Toute la subtilité du travail des conseillers de Pôle emploi est de faire entrer en adéquation offre et demande. De créer des rencontres, de générer des vocations, parfois inattendues, d’ouvrir le champ des possibles où cela semble inattendu…
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A Pôle emploi, tous les demandeurs d’emploi ayant un profil permettant d’entrer rapidement en emploi sont détectés et regroupés dans un « vivier » de candidats. En lien avec les entreprises, les conseillers chargés de ces portefeuilles peuvent éventuellement préconiser des stages de courte durée permettant aux candidats d’être rapidement opérationnels. Le cas échéant, des formations plus longues (avec le soutien de la Région) peuvent être initiées, toujours en vue d’une montée en compétence bénéfique.
Et les liens restent étroits avec les partenaires que représentent Cap Emploi et les Missions locales.
Des actions innovantes, originales
Des actions parfois originales, innovantes, sont entreprises, à l’instar de sessions de job dating ou avec des publics suivis par le Département (s’agissant du RSA par exemple) pour des ateliers rythmés.
Les publics jeunes font eux aussi l’objet d’une attention spécifique, avec des conseillers spécifiques. Ayant fait leurs preuves, les méthodes de recrutement par simulation permettent de déceler des compétences, quelquefois insoupçonnées. « Dans l’industrie ça marche bien, c’est assez bluffant ! »
Pour conclure, évoquons cette action insolite, organisée le 11 octobre à Langres, relayée par JHM Quotidien. « Du Stade vers l’emploi » a permis la rencontre de quinze recruteurs et 72 demandeurs d’emploi. L’opération a débouché sur six recrutements au 18 octobre. Et d’autres sont en cours…
Sylvie C. Staniszewski