Emploi : Buguet ouvre ses portes sur un réel très motivant
L’entreprise Buguet (Joinville) a permis à des demandeurs d’emploi d’assister à un moment fort d’un chantier remarquable : la pose et l’ajustement de toute une partie d’une charpente. Il s’agissait de faire découvrir in situ des métiers passionnants en manque de candidats.
Nombre d’entreprises haut-marnaises se lamentent de ne pas trouver de salariés. Quelques-unes, plus rares, se démènent pour aller les chercher. Il en va ainsi du côté de Joinville. Mardi 23 janvier, ce fut le cas de l’entreprise Buguet.
L’entreprise est pilote dans le cadre du club “Les Entreprises s’Engagent”. Buguet s’est taillé une solide réputation, au niveau national, dans les domaines de la construction bois, de la charpente, de la couverture et du patrimoine. Mais la plus flatteuse des réputations peut ne pas suffire pour trouver des salariés dans un territoire comme le nôtre. Aussi Nicolas Buguet et son fils Mathis se sont-ils rapprochés de France Travail (agence de Saint-Dizier) et de la Mission locale pour mettre en place une sorte d’opération “portes ouvertes” grand luxe.
Les demandeurs d’emploi sélectionnés étaient accueillis par un petit déjeuner au sein de l’entreprise. Ils visitaient ensuite le vaste site de celle-ci, à Joinville : les entrepôts, l’atelier, le bureau d’étude, etc.
Mathis et Nicolas Buguet montraient tout, expliquaient tout, répondaient à toutes les questions des potentiels futurs candidats. Mais le meilleur les attendait à Rupt, sur un chantier remarquable à quelques minutes de l’usine. Chargée de la restauration de la toiture d’une vaste demeure bâtie au XVIIIe siècle et agrandie au siècle suivant, l’entreprise devait hisser et positionner sur le dernier niveau une tour à base carrée totalement refaite dans ses ateliers. Buguet avait sorti les grands moyens avec une grue équipée d’une flèche de 50 m, et surtout la compétence de ses collaborateurs. Lentement, la tour s’est élevée vers le ciel avant d’être positionnée à l’exacte verticale des murs de pierre qu’elle doit protéger des intempéries. Le morceau de toit et sa charpente reconstitués mesurent plusieurs mètres de large, de haut. Pourtant, la précision attendue là-haut était de l’ordre du millimètre. À la fin de la matinée, sous les yeux des visiteurs ravis du spectacle, la mission des charpentiers du patrimoine était remplie.
Les hôtes de l’entreprise Buguet ont ainsi vu se déployer devant eux, en action, des métiers aussi différents que ceux du bureau d’études, ceux de l’atelier, ceux de la pose sans oublier le grutier. Ils ont découvert un chantier du bâtiment protégé par des règles de sécurité strictes, ont vu la qualité et l’intérêt d’un travail réel, pour un vrai client, dans de vraies conditions.
Des opérations de ce genre sont la condition sine qua non pour rapprocher de l’emploi, du désir d’emploi, des publics trop éloignés du réel du monde du travail. Un monde qui peut aussi apporter de très valorisantes satisfactions. Qu’une entreprise du bâtiment ait pris cette initiative s’avère encore plus remarquable. À qui le tour ?