Emploi : au chevet de secteurs en déshérence
Un forum des métiers de la santé et de l’aide à la personne a pris place, ce mardi 22 mars, à Pôle emploi le matin, puis à la Mission locale l’après-midi. Pour les professionnels et organismes de formation, l’enjeu était de taille tant les besoins en recrutement sont croissants.
Il fallait bien une semaine dédiée, tant la demande est forte. Sous l’égide du Conseil départemental et des services de l’Etat, trois forums -à Saint-Dizier, Chaumont et Langres- sont organisés dans le cadre de la Semaine des métiers de la santé et de l’aide à la personne. Celui de la cité de Diderot s’est tenu ce mardi 22 mars, à Pôle emploi ainsi qu’au siège de la Mission locale de Langres. Et il a été l’occasion, tant pour les professionnels de secteur que pour les organismes de formation de se montrer séducteurs et attractifs. Avec un argument de poids : l’emploi tend les bras à tous ceux qui le souhaitent.
« Notre secteur est en tension, nous sommes en recherche ! », confirment Camille et Clémentine, de l’ADMR. « Cela dépend des endroits et des associations mais, dans le Sud haut-marnais, il nous faudrait recruter une dizaine d’aides à domicile ». La problématique est tout aussi prégnante pour les domaines de la santé et de l’accompagnement social. « Nous arrivons à recruter, à trouver des candidats qualifiés, mais il n’y en a pas pléthore. Le secteur est en tension », souligne Clémence Collado, directrice de la communication de l’association “Le Bois l’Abbesse”, qui est en charge, à Langres, de l’Institut médico-éducatif (IME) et de l’Esat. Pour séduire, la structure est prête à miser sur la formation et sa prise en charge. « Nous menons une politique d’accompagnement à la formation pro-active », précise Clémence Collado, en citant l’exemple de l’actuelle psycho-motricienne, aujourd’hui en CDI (à temps partiel et en partage avec le centre hospitalier haut-marnais), et qui avait été recrutée en apprentissage.
La bonne formule de l’alternance
La formule semble d’ailleurs une solution, au moins partielle, à cette pénurie de main-d’œuvre. Venues pour le compte de l’Institut régional supérieur du travail éducatif et social de Bourgogne (Irtess) -« C’est la première fois que nous venons à un forum en Haute-Marne ! »-, Julie Bongard-Piccioli et Catherine Bochet, responsables des formations au sein de l’établissement, expliquent que les formations en alternance ont le vent en poupe. « Nous avons d’ailleurs pas mal d’élèves du Pays de Langres. Et le stage peut tout à fait être effectué ici ». L’Irtess, qui propose des formations diplômantes en assistant de service social (ASS), éducateur jeunes enfants (EJE), ou encore accompagnant éducatif et social (ASS), constate, elle aussi, que ces secteurs sont en tension : « Il y a beaucoup de débouchés, énormément d’offres d’emploi, mais les jeunes ont tendance à les fuir… ».
Et ce n’est pas Parcoursup qui risque d’arranger la situation. Aux yeux de Frédéric Etievant, de l’Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) de Dijon, le processus de recrutement est aujourd’hui un frein bien plus qu’une aide. « Nous avons plus de 4 100 demandes, pour 170 places, en première année. C’est uniquement sur dossier, avec un algorithme qui fait le tri. Il n’y a plus de concours ni d’oral pour évaluer la motivation », déplore-t-il. Résultat : des abandons accrus en cours de route, alors que les besoins dans les professions hospitalières n’ont jamais été aussi importants que ces dernières années.
Nicolas Corté
Chaumont pour conclure jeudi
Ce forum des métiers de la santé et de l’aide à domicile, à Langres, a été organisé, avec ses partenaires, par Pôle emploi. Les chevilles ouvrières ont été Séverine Cornuel et Karine Chambellant, conseillères placement au sein de la structure. « L’objectif a surtout été de susciter des vocations et de permettre des mises en contact », a souligné Séverine Cornuel, qui n’escomptait pas de recrutements en bonne et due forme à ce stade. Le dernier forum est prévu ce jeudi 24 mars, à Chaumont.