Humeur de F. Thévenin – Emmanuel Macron, chouchou des agriculteurs
La campagne pour l’élection présidentielle n’aura pas tenu ses promesses pour de multiples raisons ; la première d’entre elle étant, assurément, la guerre en Ukraine et ses conséquences économiques. La seconde étant, peut-être, le niveau des candidats qui s’obstinent à rester dans leurs logiques partisanes sans prendre en compte la réalité et les besoins de la société. Un seul est sorti de cette logique implacable : Fabien Roussel pour le parti communiste. Il est allé où les électeurs ne l’attendaient pas forcément et a « rafraîchi » le débat.
D’ailleurs, les agriculteurs ne sont pas connus, spécialement, pour être d’extrême gauche et, pourtant, lors du grand oral des candidats organisé par la FNSEA, la salle bruissait de : « il est bon ». Dans tous les cas, il est bien meilleur que les autres candidats de gauche puisqu’ils n’ont même pas dénié venir présenter leur programme. Pour Hidalgo, Mélenchon ou Jadot, l’agriculture et l’alimentation des Français ne sont, sans doute, pas assez importants au point d’aller exposer leur vision.
Ce grand oral a aussi été assorti d’un sondage qui vaut ce qu’il vaut mais surtout qui révèle une nouvelle affinité des agriculteurs. Ils ont toujours été classé à droite avec une tendance, depuis quelques élections, à lorgner vers l’extrême droite. Pour cette élection, il n’en est rien.
Au premier tour, Emmanuel Macron obtiendrait 30 % des suffrages. Valérie Pécresse, 13 % et Eric Zemmour 12 %. Au second tour, Emmanuel Macron écraserait tout le monde.
Alors, est-ce à dire que les agriculteurs se sont « recentrés » ou que le président candidat est considéré comme davantage de droite qu’il ne le prétend ? Dans tous les cas, il doit à son ministre de l’Agriculture une fière chandelle. Julien Denormandie est adoré dans les fermes pour son pragmatisme, sa défense permanente des agriculteurs et son opiniâtreté à considérer que la première tâche des paysans est de nourrir la population.
En cette période de souveraineté alimentaire malmenée, il s’est placé comme le garant d’une agriculture française forte. Problème : le chemin est encore long, très long pour y parvenir. Or, le « chouchou » du Président est promis à un autre avenir en cas d’élection. Il va manquer aux agriculteurs et ce n’est pas si fréquent…
Frédéric Thévenin
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