Electrique ! L’édito de Christophe Bonnefoy
Voilà une affaire qui risque de mettre pas mal en difficulté EDF. Et, pour dire les choses autrement, va sérieusement “chauffer” les anti-nucléaire, qui ne manqueront pas de hurler au mensonge. A l’affaire d’Etat même !
Un cadre de la centrale de Tricastin vient en effet de se poser en lanceur d’alerte, après, selon ses dires, avoir tenté de tirer maintes et maintes fois la sonnette d’alarme auprès de sa direction. Son dépôt de plainte prend encore un peu plus de poids, lorsqu’on apprend qu’il était un pur produit de la maison, qu’il en avait gravi les échelons, qu’il était donc imprégné de la culture de l’entreprise. Ce qu’il dénonce est grave. Inquiétant. Fait froid dans le dos. Selon lui, l’entreprise aurait sciemment dissimulé des incidents au sein de la centrale. Et pas des moindres : une surpuissance sur un réacteur ou une inondation interne, par exemple, qui n’auraient pas – ou de manière erronée – été signalées à l’Autorité de sûreté. Largement minimisées, carrément.
Comme on dit, la justice, si elle décide de répondre à la plainte de cet ingénieur, devra trancher. Dire ce qui est vrai, ce qui est faux, ce qui est exagéré, ce qui est interprété ou pas… Mais ces révélations interviennent au même moment que l’annonce par Emmanuel Macron d’une poursuite de la politique nucléaire de la France. Et quasiment le même jour que la clôture de la COP26, qui se penchait une semaine durant sur l’avenir de la planète.
Avec, en toile de fond, les intentions, puis, plus tard, l’application effective – ou pas – des mesures qui auront été inscrites noir sur blanc dans le communiqué final. Et le manque de sincérité, voire les mensonges, justement, que les militants écologistes – dans leur sens le plus large – n’oublieront pas de pointer pour, eux aussi, se poser en lanceurs d’alerte permanents, à juste titre. L’état de la planète plaide en leur faveur.