Election à un tour – L’édito de Christophe Bonnefoy
Qu’ils sont loin, les duels mythiques retransmis sur TF1 – donc non exclusivement réservés aux abonnés de chaînes payantes -. Qu’ils semblent appartenir à une toute autre époque, les Prost, Senna, Piquet, qui nous faisaient vibrer devant notre petit écran. La F1, c’était mieux avant ? Pas forcément. C’était encore plus dangereux qu’aujourd’hui. Rien que pour cela, on ne doit pas regretter ces temps révolus. Mais, au moins, pouvait-on se dire que l’aléatoire le disputait, dans une certaine mesure, aux calculs trop parfaits. Que l’Homme avait toujours le pouvoir sur la machine.
Aujourd’hui, la Formule 1 a un côté aseptisé. Peu de surprises, mécaniques idéalement huilées et tours qui s’enfilent comme des perles, sans grande place au hasard.
Et pourtant. Pourtant… Hamilton et Verstappen nous ont fourni la preuve, ce dimanche, que l’émotion n’a pas totalement disparu du circuit. Alors que les écuries mènent les courses à coup de courbes informatiques, de savantes stratégies et relèguent parfois les pilotes au simple rôle d’exécutant, le Britannique et le Néerlandais nous ont offert le scénario dont on n’aurait jamais rêvé en début de saison. Tout s’est ainsi joué dans le dernier tour du dernier grand prix, à Abu Dhabi. Et c’est le second qui a pris le dessus sur le premier, c’est bien le cas de le dire. Verstappen est champion du monde. Et pour le coup, même si, là encore, la technologie a largement participé au scénario, on a enfin retrouvé nos sensations d’antan. Avec frissons et enthousiasme débordant devant la télévision.
Indéniablement, cette saison – ces ultimes minutes même – resteront inscrites dans l’histoire de la F1. Sûr qu’on s’en souviendra encore dans quelques dizaines d’années.