Ehpad de La Providence : « On ne lâchera pas »
Le collectif de soutien aux familles de résidents de l’Ehpad de La Providence, inquiet de n’avoir aucune nouvelle suite à l’audit rendu en juillet dernier, a demandé audience au président du Conseil départemental qui leur a assuré un suivi serré.
Réclamé de longue date et finalement obtenu, un audit a été réalisé sur trois ans avec un axe fort sur la gouvernance, le climat social et la communication à La Providence. Réalisé par un cabinet externe, Co-Agir, constitué de 98 consultations de personnels actuels ou anciens (soignant, administratif, direction, entretien, cuisine, etc.), de membres du CCAS, de résidents, de bénévoles, de familles de résidents actuels et anciens. Le résultat de ce travail a été rendu en juillet 2021 et plusieurs dysfonctionnements ont d’ailleurs été pointés.
« Le document est très clair et fait apparaître une absence de projet d’établissement et de projet personnalisé, au sens défini par la Haute autorité de santé, pour l’accompagnement des résidents. Il notait aussi l’absence de commission de coordination gériatrique, une insuffisance d’activités et animations ; un Conseil de vie social qui ne fonctionne plus, pourtant obligatoire ainsi qu’un turn-over des salariés particulièrement élevé. Nous avions alerté sur ce dernier point à maintes reprises et stipulé que nous avions constaté un mal-être visible des salariés, l’audit l’a confirmé. Les préconisations du cabinet proposaient trois scénarios et le président du CCAS, Romary Didier, devait faire un choix, mais avant septembre ou octobre. A l’heure d’aujourd’hui, nous n’avons toujours pas de nouvelles », s’inquiètent les membres du collectif. De fait, un rendez-vous a été obtenu mardi 8 mars avec le président du Conseil départemental, Nicolas Lacroix.
« Il serait plus que temps d’agir »
« Le président a admis que cela ne devait pas rester ainsi. Il nous a semblé très concerné et a même souligné qu’il était inutile de créer un observatoire sur les Ehpad, comme il en a l’intention, si on n’arrive pas à faire en sorte qu’un audit, pour lequel de l’argent public a été dépensé, soit suivi d’actions fortes pour rétablir une situation saine. »
Un discours qui a eu l’heur de rassurer un peu les membres du collectif qui attendent maintenant des actes concrets. « Le temps passe et, au sein de l’Ehpad, les retours que nous avons ne sont toujours pas bons et Nicolas Lacroix nous a d’ailleurs confirmé qu’il n’en avait pas de meilleurs non plus. Le fait que l’association Part’âge se soit retirée n’est pas un très bon signe et ce sont les résidents qui y perdent beaucoup. » En effet, l’association Part’âges, qui a été créée en octobre 2013 pour participer à l’animation auprès des résidents de l’Ehpad de La Providence, a décidé de suspendre ses activités. Une décision qui fait suite à une mésentente entre la direction, la gouvernance et l’association autour de la charte qui les liait. « Lorsque nous avons voulu faire notre rentrée, nos bénévoles se sont vu refuser l’entrée. Ensuite on voulait nous faire signer une nouvelle charte qui n’a jamais été soumise, qui ne fait apparaître aucun changement notoire et qui semble juste être un moyen de faire un tri, car certains des bénévoles ont fait parti du collectif de soutien aux familles. Nous avons donc pris, à contre cœur, la décision de suspendre nos activités au sein de l’établissement », résumait Dominique Houot, présidente de Part’âge.
«Maintenant, pour le bien de nos aînés, il serait plus que temps d’agir. On ne lâchera rien », conclut le collectif.
Patricia Charmelot
p.charmelot@jhm.fr