Ehpad de Bourmont : le directeur viré et la justice saisie
A l’Ehpad Les Myosotis, à Bourmont, le directeur a été licencié après des manquements graves. Il aurait effectué des attouchements sur l’une des résidentes. La justice a été saisie par la famille de cette dernière. Elle est soutenue par la commune qui a la gestion de l’établissement.
La gestion des Ehpad est actuellement au coeur de polémiques avec, au-delà des aspects financiers, le problème du traitement des personnes âgées. Aux Myosotis, à Bourmont, il n’est pas question d’argent ou de maltraitance envers les résidents de la part du personnel, mais de gestes et de comportements déplacés du directeur qui, depuis, a été licencié. La justice a même été saisie.
Les faits remontent à la fin du mois de septembre dernier. Ils ont pu être observé grâce à un système de veille mis en place au sein de la structure. L’Ehpad étant sous gestion communale et plus précisément du centre communal d’action sociale, Jonathan Haselvander, le maire de Bourmont, prend la parole. Il parle « de manquements de la part du directeur ». S’en est suivi, toujours selon lui, « une réaction énergique et ferme de sa part ». En fait, il a été viré sur le champ, le temps de lancer la procédure de licenciement.
Poursuites judiciaires
Le maire de Bourmont précise aussi qu’il a donné l’ensemble des éléments à la justice pour des poursuites judiciaires. Il accompagne ainsi la famille dans sa démarche. Maire qui mesure chacun de ses mots afin que la procédure aboutisse et pour ne pas être en porte-à-faux. Par exemple, il se garde bien de qualifier les faits. Le procureur de la République devrait le faire dans les jours à venir.
Pendant de longs mois, le silence a régné au sein de l’établissement du côté du personnel. Il leur a été demandé de se taire pour ne pas nuire à l’enquête. Les langues se sont déliées peu à peu. Ces personnes parlent clairement d’attouchements sur personnes âgées.
Il s’avère que le comportement d’une résidente avait beaucoup changé en quelques jours sans véritables explications. En plus des caméras déjà installées dans les couloirs communs pour la sécurité, des référents ont été choisis pour surveiller les allées et venues. Le directeur a très vite été démasqué.
Autre témoignage venu de personnes proches de l’établissement : l’altercation entre le maire et le directeur après les révélations qui a été particulièrement violente. Ils ont failli en venir aux mains.
Question des familles
Le directeur n’a plus mis les pieds à l’Ehpad, mais impossible aux familles des résidents (elles sont une soixantaine) de ne pas se demander s’il a fait d’autres victimes. Grâce à cette intervention rapide et précoce, Jonathan Haselvander se veut rassurant pour les familles. Il ajoute que la famille concernée par les gestes du directeur ne souhaite pas d’amalgames entre ces faits et « le travail exceptionnel des équipes de l’Ehpad ». D’ailleurs, d’après les informations de JHM Quotidien, la victime présumée est restée dans l’établissement.
Jonathan Haselvander répond aussi aux personnes qui estiment que l’affaire aurait pu sortir plus rapidement. Il dit avoir pris les décisions en conséquence sans aucune volonté de vouloir cacher quoi que ce soit. Il rappelle qu’il juge le comportement de l’ancien directeur inadmissible, qu’il est resté ferme sur sa décision et qu’il a respecté les choix de la famille. Sa seule volonté est que cette personne ne puisse plus jamais exercer et réponde de ses actes. Il se dit même très en colère.
D’ailleurs, l’ultime question est celui du passé de cet ancien directeur qui a déjà eu affaire à la justice au niveau d’une structure sociale. Il a été blanchi. Le maire de Bourmont précise : « cela ne m’a pas été signalé lors du recrutement malgré des contacts à droite et à gauche. Je n’avais pas de raisons de douter de sa candidature ».
Frédéric Thévenin