Ehpad d’Arc-en-Barrois : « Il faut nous aider »
Subissant de plein fouet la deuxième vague de la crise sanitaire avec 54 résidants positifs et malheureusement quatre décès à déplorer, l’Ehpad d’Arc-en-Barrois a reçu hier le soutien du Préfet et du président du conseil départemental. Le témoignage poignant d’une soignante a ravivé la nécessité de faire appel à toutes les bonnes volontés.
Sur la demi-douzaine de personnels de l’Ehpad venus rencontrer à l’extérieur de l’établissement le préfet et le président du conseil départemental, la moitié a été touchée par la Covid-19. Et ces soignantes, ces ASH, ces agents sont toutes revenues au travail. D’autres sont aujourd’hui encore arrêtées et il a fallu à la direction remuer ciel et terre ces quinze derniers jours pour recruter à la hâte des remplaçants. L’Ehpad d’Arc-en-Barrois compte parmi les établissements les plus touchés, voire le plus durement atteint, par la deuxième vague de coronavirus alors qu’il avait été épargné durant la déferlante printanière (nos éditions des 5 et 16 novembre).
À ce jour, 54 résidants (sur 79) ont été testés positifs mais aussi 19 membres du personnel qui commencent donc, petit à petit, à revenir au travail. « Et malheureusement, nous avons enregistré quatre décès », a précisé le directeur, Florent Étienne. Joseph Zimet, le préfet, la sous-préfète de Langres, Stéphanie Marivain, le directeur de cabinet, Raynald Ben Mir, le président du conseil départemental, Nicolas Lacroix, Damien Réal, le directeur de l’ARS en Haute-Marne ont donc fait le déplacement à Arc-en-Barrois hier après-midi pour témoigner leur reconnaissance et leur soutien à ces femmes et à ces hommes, dans les rangs des personnels comme de la direction, qui mènent une lutte acharnée au quotidien pour venir en aide aux résidants dont certains sont très affaiblis.
« Des semaines difficiles à venir »
Florent Étienne veut croire en une stabilisation de l’épidémie au sein de son établissement mais il sait que le chemin est encore long, du fait de la fatigabilité des résidants qu’il faut hydrater et alimenter. Le médecin coordinateur de l’Ehpad, le Dr Nasr d’Arc-en-Barrois confirme que les semaines qui viennent vont être délicates. « Notre objectif maintenant est de redonner de la vie sociale », précisent Florent Étienne et la cadre de santé, Laurence Boegly. Applaudis symboliquement par les autorités présentes, assurés du soutien aujourd’hui mais aussi et surtout demain de l’État et du Département, les membres du personnel ont été invités à intervenir pour évoquer leur quotidien que l’on imagine volontiers harassant.
Mobiliser des bénévoles volontaires
Et c’est un véritable cri du cœur qu’a lancé une soignante, touchée par la Covid, « j’ai contaminé toute ma famille », a-t-elle dit. Elle a été angoissée à l’idée de ne pas être remplacée au travail mais elle dit aussi sa tristesse de n’avoir pas assez de temps à consacrer aux personnes âgées. « Nous devrions pouvoir leur donner à boire quatre fois par jour », a souligné l’aide-soignante relatant des difficultés qui ne sont pas propres à l’Ehpad d’Arc-en-Barrois. « Je l’ai déjà dit, nous manquons de bras », confirme le directeur. Cet échange de vérité a relancé l’idée de faire appel à l’échelle du département à un bataillon de bénévoles qui seraient volontaires pour aller épauler les personnels dans les Ehpad. « Quand il y a des volontaires, il faut les laisser rentrer », a insisté Nicolas Lacroix. Le préfet a annoncé vouloir relancer dans les plus brefs délais le système de la réserve citoyenne pour venir prêter main-forte à ceux et celles qui sont « sur le front ».