L’église Notre-Dame victime du temps… et de la maladresse
Comme bon nombre d’édifices religieux, l’église Notre-Dame se dégrade. Si le temps a fait son œuvre, laissant apparaître des infiltrations, une mauvaise manipulation a aussi causé la perte d’une partie d’une statue du XIVe siècle, classée Monument historique.
« Toute l’église a besoin de sérieux travaux. Vous avez vu son état de vétusté ? Elle se dégrade de plus en plus. Il n’y a encore pas si longtemps, il pleuvait à l’intérieur ! » Ce cri d’alerte à propos de l’église Notre-Dame, c’est celui de Martine Roussel, déléguée départementale de l’association Sites et Monuments. Deux éléments retiennent particulièrement son attention : la statue de “La Vierge à la tuile”, qui « a perdu la moitié de l’enfant Jésus », et la chapelle de la Vierge.
« Elle était en équilibre instable, et quand on a voulu lui mettre un socle antivol, elle a basculé »
Concernant la statue, la Ville reconnaît une maladresse. « Elle était en équilibre instable, et quand on a voulu lui mettre un socle antivol, elle a basculé », explique Elisabeth Robert-Dehault, adjointe en charge de la Préservation du patrimoine. Résultat, les éléments mal recollés lors d’une restauration antérieure se sont désolidarisés, amputant une bonne partie de l’enfant Jésus. « Mais elle va être restaurée. On a un budget pour cela », assure l’élue, sans préciser de calendrier. En attendant, Martine Roussel aimerait que la statue du XIVe, en pierre polychrome, classée Monument historique depuis 1908, soit retirée de son pilier pour être protégée.
La chapelle de la Vierge « tombe en décrépitude ! »
Mais l’autre inquiétude de la représentante de Sites et Monuments, c’est la chapelle de la Vierge, située à droite du chœur. « Elle tombe en décrépitude ! Les peintures disparaissent, la voûte menace de s’effondrer, la verrière est cassée, la porte est tombée… », liste Martine Roussel, qui estime que la Ville n’en fait pas assez pour son patrimoine, notamment pour ses églises, malgré la restauration récente de l’orgue de chœur.
Plus de 5 millions d’euros pour sauver les églises bragardes
Pourtant, Elisabeth Robert-Dehault a pris le problème à bras-le-corps, depuis plusieurs années. « Lorsque j’étais maire (entre 2017 et 2020, Ndlr), j’ai demandé que soit réalisé un état sanitaire de toutes les églises de la ville. La première estimation, qui n’incluait pas Notre-Dame, tournait autour de 5 millions d’euros. Mais en approfondissant, on se rend compte que ça va être beaucoup plus. L’objectif, c’est de restaurer petit à petit toutes les églises, avec celle de Marnaval comme priorité. »
Notre-Dame devra donc attendre encore quelques années. En espérant que le champignon qui effrite certaines pierres ne se développe pas trop vite et que les statues, très peu protégées, ne subissent pas le même sort que “La Vierge à la tuile”…
P.-J. P.