Egalité santé : deux candidats aux sénatoriales sur neuf sont venus à Chalmessin
Aucun défenseur du projet porté par l’Agence régionale de santé et soutenu par le Conseil départemental n’est venu apporter la contradiction lors de la réunion publique d’Egalité santé organisée lundi à Chalmessin. Un rendez-vous au cours duquel les praticiens « lanceurs d’alerte » ont pu réexpliquer pourquoi ils sont favorables à un projet de plateau technique à Rolampont.
C’est à l’extrémité Sud de la Haute-Marne, à Chalmessin, qu’a été organisée, lundi 11 septembre 2023, une nouvelle réunion publique proposée par l’association Egalité santé. Depuis ce village de la commune de Vals-des-Tilles, il est plus pratique, pour se faire soigner, de se rendre à Dijon qu’à Chaumont où doit se construire un nouveau plateau technique. Cependant, l’appel des professionnels de santé sur l’avenir de l’offre sanitaire dans le Sud haut-marnais a été bien entendu. Plus de 70 personnes se sont réunies dans la salle polyvalente. Dont seulement deux candidats aux sénatoriales présents physiquement, alors que la maire, Anne-Cécile Dury, les avait tous invités.
Le choix de Rolampont
Entre Bruno Sido, sénateur (LR) sortant, pour qui « le Sud de la Haute-Marne doit se mobiliser, comme l’a fait le Nord », parce qu’en tirant « son épingle du jeu, Chaumont laisse le Sud se débrouiller », et Fabrice Ducreuzot, maire de Courcelles-en-Montagne, selon qui « il faut un plateau technique à Rolampont » – c’est le projet défendu par Egalité santé -, il n’y avait pas de place à la confrontation des idées. La faute aux absents, même si plusieurs ont fait savoir, par voie de presse ou par un message aux organisateurs, qu’ils déclinaient ou ne pouvaient assister à la réunion.
« Révolte »
Alors que les entreprises devant construire les nouveaux hôpitaux de Chaumont et de Langres – c’est le projet décidé par l’Agence régionale de santé et soutenu financièrement par le Conseil départemental – seront choisies en octobre, alors qu’une manifestation est prévue à Langres le 23 septembre (veille des sénatoriales), les professionnels de santé composant l’association ont rappelé devant un public convaincu pourquoi ils s’opposaient à ce projet porté par l’Etat et qui, selon les mots d’Anne-Cécile Dury, suscite « colère, révolte, inquiétude » dans le sud haut-marnais.
Rappelons que l’association présidée par le Dr Véronique Midy défend l’idée d’un plateau technique qui soit pratique « pour les patients, pour les collègues, et pour ceux qui viennent de Dijon et Nancy pour les vacations », donc à proximité de l’autoroute, à mi-chemin entre les deux villes, et non à Chaumont. « On essaie de répondre à des enjeux de santé publique, là où certains apportent des réponses à des enjeux politiques », résume le Dr Vincent Escudier, pointant du doigt l’influence de Christine Guillemy, maire de Chaumont, et de Nicolas Lacroix, président du Conseil départemental, dans le choix de l’ARS.
« Lanceurs d’alerte »
Se qualifiant de « lanceurs d’alerte », les médecins qui ont pris la parole lundi ont tenu d’ailleurs à fustiger les informations « très malhonnêtes » véhiculées par le Département, soulignant que dans les Hautes-Pyrénées, un projet a mis certes dix ans à émerger, mais qu’il a permis d’aboutir à un hôpital entre Tarbes et Lourdes « près d’une autoroute et d’un aérodrome ». « C’est un signe d’intelligence », a estimé le Dr Soumaire, de Chalindrey.
Lionel Fontaine