Edifices religieux : le cri d’alarme de Sites et Monuments
A la veille des 40e Journées européennes du patrimoine, Martine Roussel, déléguée départementale de Sites et Monuments, lance un cri d’alarme sur le manque d’entretien des édifices religieux et de leur mobilier.
« Le patrimoine religieux est un héritage que nous avons reçu et que nous nous devons de transmettre. Mais il demande un entretien régulier qui n’est jamais fait… » Triste constat que celui de Martine Roussel, déléguée départementale de l’association Sites et Monuments. Elle a récemment entamé un tour de l’Agglomération, pour faire un état des lieux des églises. Et le constat n’est pas très réjouissant.
« Un manque d’entretien évident du patrimoine religieux »
« Pour celles qui n’étaient pas fermées, ce qui est de plus en plus souvent le cas, le constat est alarmant », lance-t-elle. « On refait de temps en temps des petits travaux, mais le bâti est en souffrance. La chapelle Saint-Aubin, à Moëslains, par exemple, souffre énormément. Il y a des failles dans les murs et elle s’affaisse. A Ceffonds, de l’herbe a poussé dans la descente des eaux pluviales, preuve d’un manque d’entretien évident. Le résultat, ce sont des infiltrations à l’intérieur qui risquent de faire s’effriter la pierre… »
Pourtant, pour Martine Roussel, ce patrimoine est un atout incontestable. « Il a un impact sur le tourisme et sur l’économie. Il participe à la qualité de la ville. Si sa restauration est une charge, c’est avant tout un atout. Quand on est sur un territoire qui manque d’attractivité, on ne peut pas négliger ainsi son patrimoine ! », ajoute Martine Roussel, qui estime que l’Agglo de Saint-Dizier n’en fait clairement pas assez pour son patrimoine religieux.
Appel aux élus de l’Agglo
Et la déléguée de Sites et Monuments de lancer un appel aux élus : « Des solutions existent pour restaurer le patrimoine. C’est juste une question de volonté politique. Il y a des aides publiques, du mécénat privé, des actions culturelles à mener… Pourquoi l’Agglo ne travaillerait pas avec les bénévoles des associations, qui s’y connaissent souvent mieux que les cabinets extérieurs ? »
Quant au mobilier des églises, Martine Roussel a aussi une solution à proposer : la création d’un musée d’art sacré, qu’elle verrait bien dans l’ancienne Maison des Ursulines, juste derrière l’église Notre-Dame. « Certaines collectivités ont su s’accorder entre elles pour protéger leur patrimoine religieux. A Dienville (Aube), le mobilier de six communes a été regroupé dans l’église et est présenté aux visiteurs dans des vitrines sécurisées. On pourrait faire pareil dans l’Agglomération de Saint-Dizier, car il y a urgence ! » Le message est passé…
P.-J. P.
Sur le même sujet...
