Écriture musicale : quartier libre pour les structures bragardes
Toute la semaine au Vert-Bois, les artistes Nastasia et Victor proposent des ateliers d’écriture pour créer une chanson. Une opération coordonnée par la Ligue de l’enseignement 52, avec des adhérents du centre de loisirs, de la Maison pour un accueil solidaire (MAS) et de Relais 52.
De la mémoire de Pauline Géron et Juliette Bontemps de la Ligue de l’enseignement de Haute-Marne, « l’expérience a été géniale avec plein de bons souvenirs ». Ce dont parlent les deux jeunes femmes, c’est le projet Quartier libre des Francofolies, co-porté par le festival pour la partie artistique, et par Scènes & Territoires pour la coordination.
Et après avoir vu le jour l’année dernière à Chaumont, c’est à Saint-Dizier, au Vert-Bois, qu’il se déroule cette semaine. Pour ce faire, deux artistes ont fait le déplacement : Nastasia et Victor, alias Crenoka et « la moitié du duo Dampa ».
Appréhension
« Ce sont les Francofolies qui nous ont demandé d’accompagner des groupes dans l’écriture d’une chanson », explique Nastasia, originaire de Tours, qui a fait la connaissance un jour plus tôt de Victor, de Nantes. La jeune femme ne débarque pas en terre inconnue : « Mon père était militaire à la base aérienne, j’y ai vécu de 0 à 1 an. Je me souviens que ma mère détestait Saint-Dizier, mais en voyant la ville aujourd’hui, je me rends compte que c’est agréable », rigole-t-elle. En revanche, pour son compère d’aventure, c’est la découverte du territoire. Mais pas de ce type d’atelier (lire l’encadré).
« C’est un beau projet et c’est surtout une chance de participer avec des artistes professionnels. »
Avant le trajet, « on connaissait seulement nos univers musicaux », poursuit Victor. Univers qui sont assez différents, comme les profils des Bragards invités à participer à ce défi : « Tout est positif dans cette expérience », s’enthousiasme Nastasia, lundi 17 juillet lors d’un petit-déjeuner organisé au Centre socioculturel, pour permettre à tous de se rencontrer.
Mélange
Parmi les publics associés à cette semaine créative, il y a des adhérents de la MAS. Annie Jandot en est la vice-présidente. Un poste qu’elle occupe également à la Ligue de l’enseignement 52 : « C’est un beau projet et surtout une chance de participer avec des artistes professionnels, d’être acteur, de pouvoir restituer la création aussi », estime-t-elle. « Elle a beaucoup insisté pour que nous fassions cet atelier à Saint-Dizier », en sourit Juliette Bontemps. Si la MAS adhère depuis un an à la Ligue de l’enseignement, elle demeure un partenaire fort du centre socioculturel, logiquement greffé à ce projet. Ainsi, parmi les volontaires, on aperçoit des enfants du centre de loisirs, et des habitués du quartier que l’on retrouve régulièrement au café des habitants : « J’adore chanter, mais je ne sais pas chanter », confie un passionné de jazz, salsa ou encore zumba. Également associé à cette aventure, le Relais 52, avec une dizaine de jeunes mineurs.
Avant de passer aux choses sérieuses (nous y reviendrons dans le JHM du 19 juillet), les différents acteurs font connaissance. Pauline Géron, la coordinatrice, fait les présentations. Hervé, de la MAS, est lui très à l’aise. Il interroge les artistes sur leur provenance, leur style musical. Il semble même sous l’admiration en découvrant que Nastasia est auteure-compositrice-interprète : « Je pense à Francis Cabrel, mais il y en a très peu aujourd’hui. »
L’après-midi, place au tout premier atelier avec dix jeunes du centre de loisirs. Le point de départ jusqu’à la restitution ce vendredi 21 juillet.
Louis Vanthournout
Un projet d’ouverture
Ce projet culturel intitulé « Quartier libre », n’aura jamais porté aussi bien son nom. En partant d’un simple atelier d’écriture, les différents groupes participants élaborent une chanson qui sera restituée vendredi 21 juillet. Le tout, sur la thématique de leur choix, avec l’appui de deux professionnels que sont Nastasia et Victor.
L’occasion est surtout belle de mélanger les publics pour ne faire qu’un. « J’ai déjà fait un atelier création du même type pas très loin d’ici, à Rambervillers (Vosges). Ce qui était génial, c’est qu’on avait des retraités, des ados, des tout-petits, alors que personne ne se connaissait avant », se souvient le membre du duo Dampa.
Si un peu plus tôt Annie Jandot ventait l’aspect culturel, elle souligne tout autant cette initiative pour son aspect humain : « On a prévenu nos adhérents de la mise en place de ces ateliers. On n’oblige pas à écrire ou à chanter. L’essentiel, c’est vraiment de participer. C’est une belle opportunité pour voir du monde, d’autres personnes », conclut la vice-présidente.