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Sauver les familles du vin

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«« Historiques et spectaculaires ». L’édition 2022 des ventes des Hospices civils de Beaune, en Côte-d’Or, les plus anciennes enchères caritatives au monde a, en effet, fait exploser tous les compteurs. Avec une recette totale de près de 29 millions d’euros (sans les frais), les enchères de la 162e vente des vins de l’établissement hospitalier ont plus que doublé le précédent record établi en 2018 (13,97 millions d’euros).

Et il n’y a pas que sous le marteau des commissaires-priseurs que les grands vins de Bourgogne suscitent la convoitise. Les grandes fortunes françaises, américaines ou chinoises s’arrachent toutes les pépites disponibles depuis la fin des années quatre-vingt-dix. En 2012, le rachat du château de Gevrey-Chambertin (Côte-d’Or) et son domaine viticole avait marqué les esprits.

Depuis les opérations se multiplient, voire s’accélèrent ces dernières années. La holding de la famille Pinault qui possède le groupe de luxe Kering (Gucci, Yves Saint Laurent, etc.) a mis la main fin octobre sur le domaine Le-Clos-de-Tart, l’un des joyaux viticoles des Côtes de Nuits, en Bourgogne, après une âpre bataille de plus d’un an. Toujours chez nos voisins de la Côte-d’Or, le domaine du Clos des Lambrays, situé à Morey-Saint-Denis, est aussi tombé dans l’escarcelle du groupe LVMH (Louis Vuitton, Moët, Hennessy, Cheval-Blanc, etc.).

Un projet de loi début 2023

Une situation qui a fini par alerter le Sénat qui vient de voler au secours des viticulteurs et agriculteurs en adoptant des amendements au projet de budget allégeant la fiscalité des dotations et des successions. Ce dispositif vise à protéger les exploitations agricoles et viticoles familiales, en allégeant la fiscalité des donations et successions lorsque l’un ou plusieurs héritiers souhaitent reprendre l’exploitation, et que les autres héritiers s’engagent à conserver les biens transmis et les laisser à la disposition des repreneurs pendant vingt-cinq ans », a soutenu le sénateur à l’origine du texte.

Socialistes, Indépendants et RDSE à majorité radicale ont également déposé des amendements pour permettre aux exploitants agricoles et viticoles, dont le foncier a connu une forte hausse, notamment dans le domaine du vin, de les transmettre à la génération suivante. S’ils n’ont aucune chance d’être votés à l’Assemblée nationale, ces amendements mettent en lumière un vrai problème, a concédé le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau qui a d’ores et déjà annoncé un projet de loi qui sera présenté en début d’année 2023 avec une dimension sur le foncier agricole. Il était temps !

Jean-Jacques Manceau

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