Ecole Jean Duvet : les parents portent plainte
Alors que l’Education nationale n’a, à aucun moment, donné suite aux doléances des parents des élèves de la classe de CE2 de l’école Jean Duvet, le collectif a décidé de déposer une plainte pour “malveillance portant atteinte à l’intégrité physique et psychologique».
Le collectif de parents d’élèves de la classe de CE2 de l’école Jean Duvet a alerté tout azimut sur la situation inquiétante de la gestion de cette classe par l’enseignante. Des courriers ont été envoyés par le maire Anne Cardinal, par les sénateurs Bruno Sido et Anne-Marie Nédélec au Directeur académique des services de l’Education nationale (Dasen).
«Depuis plusieurs mois, des enfants en classe de CE2 ressentent un mal-être sans précédent, certains développent de l’eczéma, d’autres consultent des psychologues afin de mettre des mots sur leur détresse. Les parents d’élèves sont inquiets pour la scolarité de leurs enfants, et certains prennent la décision de quitter l’école publique dès maintenant ou à la prochaine rentrée scolaire», a écrit Anne Cardinal qui s’inquiète légitiment sur les futurs effectifs d’une école dont une classe a été sauvée dernièrement.
«Ces départs vers le privé ont un impact sur nos effectifs et plus tard sur ceux du collège Diderot, ce dernier étant déjà dans une situation fragile», ajoute le premier magistrat.
Ce courrier, et d’autres, n’a reçu aucune réponse de la part du Dasen. Cela avait d’ailleurs sensiblement irrité la sénatrice Anne-Marie Nédélec qui s’en était ouvert dans nos colonnes. Depuis, la permanence d’Anne-Marie Nédélec a reçu un courrier vendredi 12 avril. «C’est un courrier de courtoisie», constate la sénatrice de Haute-Marne. Le Dasen confirme qu’une enquête «interne» est en cours. Le Dasen, Michel Fonné, indique «prendre très au sérieux les témoignages et demandes».
Mais il poursuit en précisant : «Il convient également de rester prudent quant au temps médiatique et laisser des procédures se dérouler sans que les différentes protagonistes ne soient informés par la presse». «Le temps médiatique vient parce que cela ne bouge pas et les gens se tournent vers les médias», fait remarquer Anne-Marie Nédélec.
«C’est le seul moyen de se faire entendre»
Jean-Philppe Caullet membre du collectif de l’école Jean-Duvet
Acculé et sans aucun retour de l’Education nationale, le collectif vient de passer au temps judiciaire. Une plainte a été déposée hier, lundi 15 avril, en gendarmerie de Langres pour «malveillance portant atteinte à l’intégrité physique et psychologique des élèves». Cette plainte est à l’adresse de l’Education nationale, du Dasen, de l’inspectrice d’académie de Langres, de la directrice de l’école Jean Duvet et de l’enseignante concernée.
«C’est le seul moyen de se faire entendre. On porte plainte parce que l’Education nationale nous y pousse en ne répondant pas. On souhaitait une sortie à l’amiable. Ce n’est pas possible», constate Jean-Philippe Caullet, membre du collectif. Ce dernier continue de recevoir des témoignages accablants qui renforcent chaque jour sa détermination.
Ph. L.