Ecole de gendarmerie: Lola et Kevin racontent leur parcours
Lola et Kévin ont intégré la 2e compagnie de l’école de gendarmerie de Chaumont en juillet. Ils racontent leur parcours.
Chaque année, 300 élèves intègrent l’école de gendarmerie de Chaumont. Le lundi 17 juillet, les élèves-gendarmes de la 2e compagnie ont fait leur rentrée. Avant d’intégrer l’institution, certains d’entre eux ont des parcours de vie plus ou moins atypiques. Respectivement ancienne étudiante en droit et employé au Conservatoire d’Espaces Naturels de Lorraine, Lola et Kévin présente leur parcours.
Des études de droit à l’école de gendarmerie
Originaire du Pays Basque, Lola est la présidente de la 2e compagnie. « Avant de venir à Chaumont, j’ai fait une licence de droit à la faculté de Bayonne. A travers mes études, j’ai découvert le rôle de gendarme. Ce qui m’a plu et qui m’a décidé à emprunter cette voie est cette proximité avec la population. Nous venons à leur aide lorsqu’ils en ont besoin », explique-t-elle.
Par la suite, la jeune femme a intégré la formation de gendarme adjoint volontaire (GAV) de Rochefort (Charente-Maritime). « Lors de ces 3-4 mois de formation, j’ai appris le fonctionnement d’une gendarmerie et les missions qui incombent les gendarmes. J’ai apporté mon aide aux sous-officiers sur le terrain ». Après cette formation, Lola a rejoint la brigade d’Arthez-de-Bearn pendant 4 mois.
Souhaitant devenir gendarme, elle a intégré, en juillet dernier, l’école de gendarmes de Chaumont. D’ordinaire, la formation dure 9 mois. La 2e compagnie étant une e-compagnie, les élèves ont un mois supplémentaire d’école. « Dans l’idéal, je souhaiterais exercer dans la brigade d’une commune où le cadre de vie me plairait, pourquoi pas dans les montagnes. Ce sera notre classement qui déterminera notre affection ».
Plusieurs vies professionnelles
Comme Lola, Kévin a intégré la 2e compagnie en juillet dernier. « Titulaire d’un BEP entretien des espaces naturels ruraux, d’un Bac pro gestion des milieux naturels et de la faune et d’un BTS gestion et protection de la nature, j’ai travaillé, pendant 4 ans, dans l’enseignement agricole. Je donnais des cours de l’agro-écologie », explique le jeune homme. Jusqu’en décembre dernier, l’élève-gendarme travaillait au Conservatoire d’Espaces Naturels de Lorraine.
« Ayant des parents militaires et des proches gendarmes, je me suis toujours dit que je ne travaillerai jamais dans un corps militaire. Comme quoi, rien n’est écrit d’avance. Je voulais retrouver un métier qui est du sens ». En parallèle de sa vie professionnelle, il a été réserviste pendant un an dans les Vosges. Intervenant auprès des gendarmes (surveillance, patrouille ..etc), cette expérience a été, pour lui, une première approche de son futur métier. « J’ai voulu retrouver une profession avec un cadre et un esprit de camaraderie ».
Ayant dépassé l’âge pour suivre la formation de GAV, Kévin a passé les concours de gendarmes et intégré directement l’école de Chaumont. « A l’issue de ces dix mois de formation, je souhaiterais intégrer la gendarmerie départementale. Je n’ai pas de préférence géographique ».
Un métier de plus en plus compliqué
Depuis plusieurs années, les symboles d’autorité sont de plus à plus contestés. « Aujourd’hui, nous connaissons des crises perpétuelles. Cela génère du stress et de la tension. Notre travail est de plus en plus difficile. La première chose qu’on nous apprend à l’école est le devoir d’exemplarité. Lorsque nous portons notre uniforme, nous représentons l’institution », explique Lola. « Notre doctrine est « notre première arme est la parole ». La force physique est notre dernier recours », précise Kévin.
Une partie de l’enseignement d’un gendarme se porte sur l’aspect humain de cette profession. « On nous enseigne le vocabulaire à employer pour apaiser ou désamorcer une situation qui peut dégénérer. Nous apprenons l’écoute attentive. Nous avons eu des cours sur l’accueil de victimes et de potentiels coupables à la gendarmerie. Comme la plupart de nos collègues, nous allons être confrontés à des situations qui vont nous toucher plus que d’autres. On nous apprend à être maître de nos émotions. Notre objectif est la protection de nos concitoyens et de leurs biens », raconte Lola.
Kévin déclare : « en allant au contact de la population et en tissant un lien de confiance, on peut résoudre une grande partie des conflits ». Lola conclut : « Si notre sécurité et / ou celle de nos concitoyens est compromis, l’instructeur nous enseigne des mouvements de self défense qui ne portent pas atteinte à la dignité, ni à la santé de la personne ».
Corentin Gouriou