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Edito économique

Eco-Hebdo : une tare congénitale

Edito économique

L’économie française paraît mieux s’en sortir qu’avaient annoncé les Cassandre de service. La production est bien repartie, à tel point qu’elle se heurte à des pénuries de produits de base. Le chômage se contracte pour retrouver des niveaux qu’on n’avait pas connus depuis une dizaine d’années. Pour autant, crise sanitaire ou non, notre commerce extérieur continue à prendre l’eau. Notre déficit moyen tourne autour de 50 milliards d’euros par an. Pendant ce temps, l’Allemagne trône avec un excédent annuel de 200 milliards. Le made in France ne supporte pas la comparaison avec le made in Germany.

Haut commissaire au plan, François Bayrou s’en est ému. « Ces chiffres donnent le vertige » a-t-il déclaré en présentant un rapport sur le commerce extérieur de la France. Et ce n’est pas fini, puisque notre déficit pourrait filer vers les 100 milliards d’euros en 2022.

À y regarder de plus près, ce n’est pas la défiance de nos partenaires qui est la cause de tous nos maux. C’est celle des consommateurs et des industriels français qui se procurent les produits fabriqués à l’étranger. En clair, les importations progressent de manière irrésistible. Les exemples foisonnent qui témoignent de cette lente dégradation. La France produit des pommes de terre, mais importe des chips. Elle dispose du plus grand massif forestier d’Europe, mais achète ses meubles hors de ses frontières. Comme nombre de ses partenaires, elle a abandonné la production des produits pharmaceutiques de base. On a vu le résultat avec le déferlement du Covid. Résultat : en huit ans les importations ont fait un bond de 75% pendant que les exportations ne progressaient que de 54%.

Il sera difficile de remonter la pente. Nos difficultés n’ont rien de conjoncturel. Elles font partie de notre modèle économique. Ainsi toute augmentation du pouvoir d’achat dope nos importations, celles des produits bruns en particulier. Un cercle vicieux.

Seule une réindustrialisation massive permettra à notre pays de sortir la tête hors de l’eau. Elle semble faire l’unanimité de la classe politique, malgré des nuances de façade. Mais il faudra des années pour en voir le début des premières réalisations. On ne crée pas des filières de toute pièce. On ne change pas non plus de culture économique en un claquement de doigts. Se souvient-on du discours ambiant des années 70 et 80 qui faisait des services l’alpha et l’oméga du progrès et de l’industrie le vecteur du déclin. Grossière erreur d’appréciation qu’on n’a pas fini de payer…

Patrice Chabanet

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