Eco-Hebdo : un acte de foi
La création d’une entreprise est le fruit d’une alchimie complexe. Au départ, il y a la volonté d’un homme ou d’une femme d’échapper aux vicissitudes du salariat, d’avoir son propre projet. Dans un deuxième temps se pose la question de la faisabilité. Le marché est-il porteur ? Quelle mise de fonds ? Quels produit ou service mettre en avant pour se distinguer de la concurrence ? Jouer le volume ou la marge ? Etc. Surtout, il faut avoir la foi, c’est-à-dire ne pas s’arrêter au premier obstacle. Il y en aura.
Pour corser le tout, les statistiques ont de quoi désorienter, surtout en ce moment. On apprend d’un côté que le nombre de créateurs d’entreprises qui se sont retrouvés au chômage a fait un bond de 36% en six mois, selon Capital. Mais, dans le même temps, l’Insee nous révèle que les créations d’entreprises ont progressé de 4,4% en juillet, une hausse imputable en grande partie aux micro-entrepreneurs.
Ces évolutions ne sont contradictoires qu’en apparence. Elles témoignent de la volatilité de notre économie. Ainsi, la reprise de l’inflation impacte le pouvoir d’achat des consommateurs. Du coup le secteur des services aux particuliers se trouve pénalisé. D’où des pertes d’emploi qui peuvent atteindre leurs dirigeants, les micro-entrepreneurs en particulier. Dans l’immobilier, pénalisé par la hausse des taux d’intérêt, les fermetures d’agences se multiplient. Ce ne sont pas les prévisions de la banque de France qui rassureront : le taux de chômage devrait passer de 7,2% en 2023 à 7,5% en 2024 et 7,8% en 2025.
Cela ne devrait pas empêcher les optimistes et les convaincus de se lancer dans la création de leurs entreprises. De toute façon, cette dernière n’est pas un long fleuve tranquille. Cela fait son charme.
Patrice Chabanet