Eco-Hebdo : se méfier des apparences
La France très malade, l’Allemagne qui gagne toujours à la fin : l’image est bien installée dans les esprits. L’autodépréciation française frappe régulièrement, et cela d’autant plus que l’on connaît mal le modèle d’outre-Rhin. Or, derrière le vernis des apparences, il y a la réalité. L’économie allemande souffre. Son PIB baisse, ses prix grimpent (moins qu’en France), ses exportations – le carburant de ses succès – s’essoufflent, la récession pointe son nez, les perspectives s’assombrissent. Une chaîne de causalités dont on n’avait pas l’habitude. Pour autant, on ne peut pas parler d’effondrement. Le taux de chômage s’élève à 5,7%, à comparer au 7,2% en France. Un chômage quasiment « frictionnel », c’est-à-dire une période de sans-emploi entre deux jobs.
Pour autant, il serait prématuré de parler d’effondrement de l’économie allemande. N’oublions pas que dans notre pays émerge une forme de jubilation quand le grand concurrent marque le pas. On se console comme on peut. Au-delà des analyses à court terme se vérifie une réalité : en économie tout est possible, des prévisions confirmées par les faits, d’autres démenties tout aussi radicalement.
L’exemple nous vient cette fois-ci du Royaume-Uni : son économie était jugée comme moribonde il y a quelques mois encore. Or les dernières statistiques font apparaître une augmentation de 0,3% du PIB au premier trimestre en lieu et place d’une première estimation de 0,1%. Rassurant, non ? Pas tout à fait : les analystes s’attendent à un rebond important de l’inflation en automne.
Au total, entre les bonnes et mauvaises surprises, les économies européennes donnent l’impression d’avancer cahin-caha. Restons optimistes : elles avancent.
Patrice Chabanet