Eco-Hebdo : panne numérique
Mauvaise surprise pour les consommateurs le week-end dernier : impossible de régler leurs achats avec leurs cartes de paiement dans certaines grandes surfaces ou au restaurant. Explication officielle : une défaillance technique chez Worldline, un fournisseur de solutions de paiement. Pas de quoi rassurer les clients, obligés de renoncer à leurs achats ou de les retarder de plusieurs heures. D’où une certaine pagaille : l’incident s’est produit un samedi.
On pourra épiloguer longtemps sur les raisons de cette panne. Les experts ne manqueront pas de le faire, avec un luxe de détails qui passeront au-dessus de la tête des non-spécialistes. Mais déjà se profile une kyrielle de questions. D’autres incidents sont-ils prévisibles ? Les secteurs sensibles sont-ils à l’abri ? A-t-on saisi l’importance de ces pannes et de leur impact sur l’économie et, plus globalement, sur la société ?
Ce questionnement donne la mesure de la fragilité de notre système. Il suffit d’un grain de sable pour que la machine s’enraye. Elle est tributaire de sa complexité. Cela n’a sans doute pas échappé aux as de la cyberattack. Leur retour sur investissement est assuré : il suffit de quelques astuces pour bloquer un processus informatique sur un territoire étendu.
Tant que notre sécurité n’est pas engagée, c’est notre espace de confort qui est malmené. Mais on l’a vu avec les hôpitaux, la menace est plus prégnante. On peut imaginer aussi que les militaires prennent très au sérieux ce risque. Quand dans notre monde d’aujourd’hui tout est interconnecté, ses dysfonctionnements le sont également.
Malgré tout, ne jetons pas aux orties les avancées de la société numérique. Il est plus sûr de se déplacer avec sa carte de paiement qu’avec du liquide.
Patrice Chabanet