Eco-Hebdo : montants astronomiques
Du cash à ne plus savoir quoi en faire, c’est le dilemme insoutenable qui perturbe l’un des hommes les plus riches du monde, Warren Buffett. Sa holding, Berkeshire Hathaway, dispose d’un matelas de liquidités de 157 milliards de dollars. A titre de comparaison, c’est l’équivalent de plus de la moitié du budget de la France. Pourquoi le groupe américain étouffe-t-il sous cette masse ? Pour une raison qui peut nous laisser pantois : il ne sait pas où placer son argent. Alors, il se déleste de certains de ses actifs comme par exemple le fabricant d’ordinateurs individuels HP.
Il serait hâtif de réduire les ambitions de Warren Buffet à l’appât du gain. En 2011, et à de nombreuses reprises depuis, l’homme a appelé les parlementaires américains à taxer davantage les plus riches. Un forme de philanthropie que l’on ne trouve pas en France. Autre culture, autre comportement économique. Aux Etats-Unis, on n’aime pas les rentes de situation.
En France, c’est le Livret d’épargne populaire (LEP) qui fait un carton. Notre pays en compte désormais plus de 10 millions. Réservé aux plus modestes, il a draîné 53 milliards d’euros en 2023. Son taux de 6% et l’augmentation de son plafond à 10 000 euros expliquent sa vitalité, comparé à la rémunération servie par le classique Livret A (3%).
La collecte des livrets d’épargne sert en grande partie au financement du logement social, via la Caisse des Dépôts et Consignations. C’est bon pour le bâtiment qui s’essouffle actuellement. C’est moins bon pour l’Etat. Les intérêts des livrets sont défiscalisés. Il est clair que Bercy devient impatient face à cette manne qui lui échappe.
Patrice Chabanet
