éco Hebdo : l’innovation, l’arme anti-crise
Les guerres, on peut le regretter, constituent un formidable levier de l’inventivité humaine. Les armes doivent être de plus en plus performantes au fil des combats. De nouvelles lignes de fabrication sont mises en place dans l’urgence. En temps de paix, on observe la même logique. Toute entreprise qui croit à son avenir est contrainte d’innover pour rester dans la course. On parlera alors d’avantages compétitifs.
Ce qui est bon en micro-économie l’est aussi en macro-économie. Des petits pays comme Taïwan l’ont bien compris en vampirisant – il n’y a pas d’autres mots – le marché des semi-conducteurs. Les clients, de grands groupes industriels, n’ont rien voulu voir venir, satisfaits d’avoir des tarifs avantageux. Aujourd’hui, changement de cap avec le dérèglement climatique, la guerre en Ukraine et les tensions entre Taïwan et la Chine. Peugeot, entre autres, arrête sa production pendant quelques jours. Du coup, chaque pays se prépare à fabriquer des semi-conducteurs. Mais que de temps perdu en raison d’un manque de clairvoyance.
Cet exemple montre que l’innovation ne se limite pas à la seule fabrication de nouveaux produits. Elle suppose de nouveaux modes de management. Quelle politique de marketing ? Quelle stratégie en matière d’achat (le moins cher ou le plus efficace) ? S’ajoutent des influences externes dans la gestion des hommes et des femmes de l’entreprise : le mouvement de « grande démission » constatée aux Etats-Unis commence à se faire sentir en France. Il va bien au-delà des enjeux salariaux et remet en cause notre art de vivre et de travailler. D’une certaine manière, il replace au grand jour un thème des années 60 ou 70 : « l’imagination au pouvoir ». L’innovation dans ses fondements.
Patrice Chabanet