Eco-Hebdo : la transition en marche
Tout bouge. Les bouleversements climatiques n’en sont pas l’unique raison. Prenez la guerre. C’est le retour des combats à l’ancienne, avec blindés et artillerie. Mais c’est aussi l’arrivée des drones sur le champ de bataille, avec des modèles semblables à ceux qu’on peut trouver dans le commerce.
La vie civile n’échappe pas à cette transition. Un mot prend vigueur : substitution. Pour trouver des alternatives à des produits fossiles ou pour combler les pénuries à venir. L’agriculture est appelée à modifier de fond en comble son mode de production : retrait des pesticides et des engrais chimiques. L’automobile, elle, est sommée par l’Europe de mettre fin à la fabrication de moteurs thermiques, d’ici à 2035. Une trajectoire qui tient plus du tête à queue que de la décélération. On peut multiplier ces exemples avec le plastique, condamné à disparaître pour l’emballage, et l’immobilier invité, le mot est faible, à renforcer tous les systèmes destinés à diminuer les coûts énergétiques.
L’addition sera lourde, même si c’est pour la bonne cause. Elle est difficile à chiffrer, ne serait-ce que par le jeu des interactions et des effets induits. En temps normal la prévision est un exercice difficile. Par temps de fortes mutations, elle tient de la divination.
Tout dépendra, finalement, des politiques qui seront menées et des polémiques qu’elles provoqueront. Comment concilier des points de vue totalement opposés ? Entre les tenants d’une transition à marche forcée et les partisans de la décroissance ou du repli sur soi. À l’arrivée il y aura des perdants et des gagnants. Ils pourraient être les mêmes qu’aujourd’hui. Détenir la supériorité technologique garantit la réussite du changement.
Patrice Chabanet