Eco-Hebdo : la main au porte-monnaie
Les sondages le démontrent de semaine en semaine : le pouvoir d’achat est devenu la préoccupation numéro un des Français. Avant même la sécurité ou l’immigration, c’est dire. L’envolée de certains prix qui a suivi le Covid explique cette inquiétude. Dans l’alimentaire elle a pris une ampleur jamais vue depuis des décennies.
Les plats cuisinés, l’huile et le chocolat ont souvent dépassé allègrement la barre des 25%. Les couches pour bébé devraient entrer dans ce hit-parade d’ici à quelques semaines. Comme on a eu souvent l’occasion de le signaler, ces hausses peuvent avoir des causes économiques (renchérissement des matières premières et du coût de l’énergie), mais aussi être le résultat d’effets d’aubaine. Producteurs et distributeurs, on l’a vu également, se renvoient la patate chaude des responsabilités. Le consommateur, lui, constate qu’il en a moins pour son argent.
Une éclaircie pourtant : l’inflation est revenue à un rythme annuel plus « normal » (3,7%). Les prix devraient donc baisser. C’est ce qui devrait ressortir des négociations commerciales entre producteurs et distributeurs. Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie en a en tous les cas la conviction. Certaines enseignes ne veulent pas attendre. Ainsi Carrefour a retiré de ses rayons les produits Pepsi et Lipton en raison de hausses de prix « inacceptables », message affiché sur les rayons.
La fébrilité du gouvernement est sans doute motivée par un autre constat : le CAC 40 a progressé de 15,50 % en 2023. Les consommateurs ne sont pas forcément des experts en économie, mais ils se rendent bien compte que leur pouvoir d’achat ne connaît pas pareille performance.
Patrice Chabanet