Eco Hebdo : de l’exubérance à la peur

A la fin de chaque été on nous promet un automne chaud. Etrangement, cette fois-ci, la petite musique est absente, comme si la contestation sociale s’était épuisée dans le long conflit des retraites. La bonne tenue de l’économie française – pas de récession, du moins pour le moment – a ajouté à l’optimisme ambiant. Mais cette quiétude cache des fêlures qui pourraient vite s’aggraver. Les raisons de ce retournement : l’immobilier promis à des lendemains qui déchantent.

En économie, il faut toujours tirer le fil des causalités. En l’occurrence c’est la hausse des taux d’intérêt qui a tout provoqué, et cela en l’espace de quelques mois. Des taux plus élevés, ce sont des dossiers de financement qui passent à la trappe. Résultat concret : une chute des permis de construire qui a atteint en France 33% au premier semestre de l’année. Cela signifie à court et moyen termes moins d’ouvertures de chantiers et, donc, une moindre activité dans le secteur du bâtiment. Les travaux de rénovation ne parviendront pas à compenser ce manque à gagner.

On n’en est pas encore à l’effondrement de l’immobilier chinois, avec la faillite retentisssante du promoteur Evergrande. Mais les experts, patentés ou non, se disputent sur les conséquences et les dégâts en cascade au niveau planétaire. Pékin saura-t-il contenir une tornade comme le monde en a connu en 2008 ? Les indicateurs laissent plus la place au pessimisme qu’à un optimisme dit raisonné. Sur les sites spécialisés, on lit tout et son contraire. La prévision, dans ces conditions, tient plus du pari que de la froide observation des faits. Attendons et espérons.

Patrice Chabanet