Eco-hebdo : Coup de froid sur l’immobilier
Elle était attendue depuis longtemps : la baisse de prix de l’immobilier est là. On ne peut pas parler d’effondrement pour autant, mais d’une glissade. L’inflation est passée par là. Elle a, en toute logique, provoqué le renchérissement du crédit. Résultat quasiment immédiat, le nombre des acquéreurs potentiels s’est ralenti. Il faut savoir en effet qu’en moins d’un an le taux fixe d’un emprunt est passé d’un peu moins de 1,50% en moyenne à pratiquement 3% aujourd’hui. Ce n’est qu’une tendance, sachant que d’autres paramètres sont pris en compte par le banquier, notamment la durée, mais l’évolution est significative.
Côté pile, les emprunteurs apprécieront que le taux de remboursement reste inférieur à celui de l’inflation. De fait, cette dernière participe partiellement au remboursement du prêt. Les spécialistes parleront de taux d’intérêt « réel » négatif. Côté face : les emprunteurs sont rattrapés par la baisse des revenus, « réelle » elle aussi, consécutive à l’envolée des prix, nettement supérieure à celle des revenus.
Inutile de dire, une fois de plus, que la prévision reste un art difficile. Trop d’incertitudes pèsent sur un secteur très sensible à l’environnement économique. Quand on tire le fil des causalités, on tombe immanquablement sur l’évolution de la facture pétrolière (facteur d’inflation), sur le degré de confiance des consommateurs (la guerre en Ukraine ne les rassure pas) et l’absence de visibilité à long terme. (pas rassurante non plus).
Dans ce maelström surnagent quelques bonnes nouvelles : malgré le renchérissement du crédit, les acquéreurs ont plus de chances de dénicher de bonnes opportunités. Et s’ils peuvent se permettre de payer cash, c’est tout « bénef »…
Patrice Chabanet