Eco-Hebdo : bataille de géants
Chine et États-Unis ne se font aucun cadeau. Logique implacable, inéluctable, pour deux pays engagés dans une bataille décisive : devenir la première puissance mondiale pour l’un, conserver son leadership pour l’autre. On connaît la dimension militaire de cette confrontation : se préparer à la guerre. Il serait réducteur de s’en tenir au son du canon. Le volet économique demeure déterminant. Il efface la distinction entre affaires civiles et domaine des armées. Clausewitz avait déjà montré la continuité de la politique et de la guerre. Les deux sont imbriquées.
Dernier exemple en date : l’interdiction pour les fonctionnaires chinois d’utiliser l’iPhone au travail. La raison invoquée est celle de la sécurité. Pékin craint en effet une véritable aspiration des données sensibles. Mais, ne soyons pas naïfs, cette interdiction intervient quelques jours après la même mesure prise aux États-Unis à l’encontre du fabricant chinois Huawei.
Entre géants, les coups sont rudes. En deux jours, la capitalisation boursière d’Apple a dégringolé de 200 milliards de dollars…Il faut savoir que la firme américaine réalise 20% de son chiffre d’affaires en Chine, pays dans lequel elle fabrique une partie de ses produits. Un jeu de représailles réciproques qui se traduit, entre autres, par des transferts de production de Chine vers l’Inde ou le Vietnam. C’est le cas de l’iPhone 14.
Que pèsent les Européens dans cette confrontation au sommet ? Pas grand-chose, serait-on tenté de répondre. Mais ils se battent. Ils viennent d’obtenir le chargeur universel pour toutes les marques. Cela faisait 15 ans que le dossier était en suspens…
Patrice Chabanet