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Eclectik rock : « La musique irlandaise a su traverser le temps »

Reconnu par ses pairs comme l’un des meilleurs groupes de musique irlandaise, Doolin’ se produira aux Fuseaux à Saint-Dizier, vendredi 10 novembre, à 20 h dans le cadre du festival Eclectik rocj.
Rencontre avec Nicolas, le guitariste et membre fondateur du groupe.
Le Journal de la Haute-Marne : Dans le groupe vous êtes tous issus de formations différentes  : rock, jazz, classique, qu’est-ce qui vous a amenés vers la musique irlandaise ?
Nicolas : Je crois qu’on a tous des raisons très différentes, mais c’est un répertoire tellement riche, tellement varié… Il peut autant y avoir une grande énergie qu’une douce mélancolie et il me semble que, pour ces raisons, chacun d’entre nous s’y retrouve. La musique irlandaise a inspiré beaucoup d’autres genres : le rock, la pop, la musique noire américaine… Mais, ce n’est pas que de la musique, c’est aussi l’Histoire d’un pays, d’un peuple, une culture. Et c’est un peuple de vrais musiciens : ils vivent par et pour la musique ce qui fait que pour nous, il y a quelque chose de commun là-dedans. C’est vital.

JHM : Lorsque l’on compose de la musique irlandaise en France, est-ce qu’on se plie aux codes et à l’identité du genre ou, au contraire, on s’octroie des libertés en tentant des choses pas forcément très conventionnelles ?
Nicolas : Les deux ! Au départ, on avait tous un bagage qui allait dans le sens du respect de la tradition. On avait déjà tous travaillé avec les grands noms du genre. Mais on a cette chance incroyable de bénéficier de l’indulgence des Irlandais. On peut s’autoriser ce qu’eux ne peuvent pas faire. Quand on arrive en Irlande, ils sont tellement touchés, émus que des petits Français du Tarn ou de la Haute-Garonne soient impliqués dans leur culture qu’ils en sont presque reconnaissants. Et ils nous autorisent quelques digressions qui ne seraient pas pardonnées aux natifs. On bénéficie de cette bienveillance et, du coup, on a une grande liberté.

JHM : Le public que vous rencontrez est-il sensibilisé au genre ou, au contraire, la musique irlandaise et a fortiori, Doolin’ fédère et rallie même les personnes pas forcément conquises d’avance ?
Nicolas : Là aussi, il y a les deux facettes. Même si c’est de la musique traditionnelle, elle a cette capacité à fédérer parce qu’elle a su rester moderne. Quand cette musique est, avec les flux migratoires, arrivée aux Etats-Unis, elle a fait émerger plein de nouveaux genres de la country au rock. Si on écoute Ed Sheeran aujourd’hui, on remarque qu’il a la soul irlandaise quand il chante. U2 a des albums complets qui appartiennent à cette mouvance irlandaise Elle a su traverser le temps. Et nous, on essaie de faire le lien avec d’autres genres : le rock, la pop ce qui fait que ça touche toutes les générations. Et puis, on a une chance inouïe : c’est un genre totalement sous-représenté dans les médias. Du coup, ceux qui aiment font volontiers le déplacement dès qu’il y a une date. Du coup, on remplit des salles plus facilement que des artistes de variété qui passent sur toutes les radios.

JHM : Dans votre dernier album, en partie enregistré aux Etats Unis, vous reprenez “Famine” de Sinead O’Connor en  juxtaposant les famines irlandaises à celles que connaît l’Afrique. Suite à cela, vous avez décidé de reverser une partie des recettes à une fondation pour le développement agricole africain. L’engagement, c’est quelque chose d’important ? Pourquoi cette cause ?
Nicolas : On n’était pas engagé, il faut le reconnaître. Nous, les artistes, nous sommes tous un peu « égocentrés », monomaniaques. On vit notre rêve de musicien mais on reste quand même en dehors de certaines réalités. Puis on a lu des livres sur le drame des famines en Irlande au XIXe siècle. On a été frappé par cette injustice parce que c’était à la limite d’un génocide organisé. Seulement, on ne peut pas s’indigner sur ce qu’il s’est passé il y a 170 ans sans être sensible à ce qui existe encore aujourd’hui, ailleurs, autrement. Finalement, et très modestement, on s’est dit qu’à notre petit niveau, on pouvait faire un petit quelque chose. Et pour nous, ça passait par l’aide aux agriculteurs en Afrique. On sait que c’est dérisoire. Mais c’est notre petite pierre à nous.

Propos recueillis par Marine Tétard

Doolin sera sur la scène des Fuseaux, demain à partir de 20 h. (Photo Bernard Benant)

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